Le journal La Croix annonçait hier la visite d’une Irlande apaisée par la Reine Elisabeth II. Peut être une description un peu ambitieuse pour la première visite d’un souverain britannique sur l’ile depuis celle de George V en 1911. Une bombe en état de fonctionnement a en effet été retrouvée ce matin dans le compartiment à bagages d’un bus, à quelques heures de l’arrivée de la reine.
Selon l’armée, l’engin explosif a été détruit avec succès. Si la bombe a été découverte dans la ville de Maynooth, à 25 kilomètres de Dublin, elle ne présentait pas de réel danger pour Sa Majesté. Mais elle est le signe que les tensions politiques et religieuses sont latentes dans un pays miné par des années de violence entre indépendantistes et royalistes. En dépit des accords passés en 1998 pour mettre un terme aux violences et apaiser le climat politique.
La raison même de cette visite de trois jours est décrite comme politique, chose inhabituelle avec Elisabeth II, qui sera accompagnée pour l’occasion du Duc d’Edimbourg. Leur arrivée à Dublin est prévue ce mardi vers 13 heures.
La Croix révélait une partie du programme officiel : une commémoration pour les victimes irlandaises de l’insurrection de Pâques en 1916, avec le dépôt d’une gerbe dans le Jardin du Souvenir. Une visite du stade de Croke Park, rendu célèbre et extrêmement symbolique par la tuerie perpétuée par les soldats britanniques sur des supporters d’un match de football gaëlique en 1920, est aussi prévue.
Coïncidant, comme le rappelle le site 20Minutes, avec le 37ème anniversaire des attentats de Dublin et Monaghan, la visite royale a été décriée par l’Ira véritable, groupe républicain hostile au processus de paix en Irlande du Nord. Le mouvement a annoncé que la reine « n’était pas la bienvenue », et a menacé de s’en prendre au symboles de la monarchie. Le communiqué visait directement les policiers britanniques.
Quelques 10000 membres des forces de l’ordre ont justement été mobilisés pour l’occasion.