C’est en tout cas ce qu’indique la presse mardi en évoquant la décision du procureur général près la Cour de cassation qui demande, mardi 10 mai, l’ouverture d’une enquête pour « abus d’autorité » contre Christine Lagarde dans l’affaire Tapie vs/Crédit Lyonnais.
Dans ce dossier long et tortueux, le Consortium de réalisation (CDR) (à l’origine une structure ad hoc chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais après la quasi-faillite de la banque en 1993) est condamné à verser 390 millions d’euros à Bernard Tapie : 45 millions de préjudice moral pour les époux Tapie – le plus important montant jamais accordé en France –, 240 de préjudice matériel pour les holdings de l’homme d’affaires, 92 millions d’intérêt de retard et 13 millions de frais de procédure. Compte tenu de la créance que détient le CDR sur la liquidation, et des impôts dus dans cette affaire, il devrait rester à Bernard Tapie 220 millions d’euros, beaucoup plus que les 30 millions qu’évoquait Christine Lagarde en 2008 après le rendu de la décision du tribunal arbitral. Christine Lagarde, ministre de l’économie en charge du dossier, avait décidé, malgré plusieurs décisions judiciaires, de saisir un tribunal arbitral ad hoc pour trancher le litige.
Une décision qui avait provoqué une véritable tempête politique. François Bayrou avait alors évoqué « un renvoi d’ascenseur par Nicolas Sarkozy au soutien de Bernard Tapie lors des Présidentielles 2007″ précisant qu' »On a voulu éviter la décision de justice dont on savait qu’elle serait défavorable à M. Tapie ». Début février 2011, la Cour des comptes estime que la procédure n’est pas conforme au droit. Les députés socialistes avaient alors saisi le procureur général près la Cour de cassation pour la mise en oeuvre d’une procédure devant de la Cour de Justice de la République.
(avec Wikipedia)
Photo CC/Medef-Flickr : Christine Lagarde ministre de l’Economie