Mevlüt Çavuşoğlu, Président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), s’est déclaré aujourd’hui bouleversé et profondément inquiet d’apprendre que 61 « boat people » auraient trouvé la mort, alors que leurs appels de détresse auraient été ignorés. Leur embarcation dérivait en Méditerranée depuis 16 jours.
« S’il est vrai, comme l’indiquent les graves accusations formulées, que rien n’a été fait pour sauver les 72 personnes qui fuyaient la Libye, alors que l’alerte avait été donnée et que ce bateau aurait été localisé par des bâtiments militaires manœuvrant en Méditerranée, ce jour est un jour noir pour toute l’Europe » a déploré le président de l’APCE.
« Je demande qu’une enquête sérieuse soit ouverte sans délai sur les circonstances dans lesquelles 61 personnes – parmi lesquelles des bébés, des enfants et des femmes – sont mortes de faim et de soif, les unes après les autres, sous les yeux de l’Europe » a-t-il ajouté.
« Dans le même temps, nous assistons aussi à des actes de solidarité : plus de 400 naufragés ont été secourus hier par des garde-côtes italiens avec l’aide des habitants de Lampedusa » a-t-il indiqué en ajoutant que « c’est une chose dont l’Europe peut être fière. »
« En fin de compte, l’Europe devrait arrêter de dramatiser l’ampleur de ces arrivées alors que plus de 650 000 réfugiés fuyant les conflits en Libye sont accueillis par les pays voisins, principalement l’Egypte et la Tunisie, a-t-il ajouté. Dans un esprit de solidarité et de partage des responsabilités, les 27 pays membres de l’Union européenne devraient au moins être capables de recevoir avec humanité et conformément à leurs obligations internationales, les quelques milliers de personnes qui arrivent par bateau » a ajouté M. Çavuşoğlu.
« Notre Assemblée enverra une délégation à Lampedusa les 23 et 24 mai 2011 pour évaluer la situation sur place, en amont des deux grands débats qu’elle consacrera – peut-être en juin – au sauvetage des « boat people » et à la nécessité pour l’Europe d’accepter le partage des responsabilités. L’Assemblée a fait toute une série de rapports critiques sur ces problèmes et n’aura de cesse d’insister sur la nécessité de traiter avec humanité et conformément à la loi les demandeurs d’asile, les réfugiés et les migrants en situation irrégulière arrivant en Europe. »