Nicolas Sarkozy recevait mercredi dernier à l’Elysée le Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas. Et cette rencontre de relancer une information sur le dossier clé du Proche-Orient, qui circule depuis quelques semaines. Une décision diplomatique radicale, à laquelle Paris réfléchi de « plus en plus ouvertement », selon Libération. Si, d’après le Figaro, le statu quo n’est pas possible dans l’immédiat, Paris songerait à « des initiatives », à savoir la reconnaissance de l’Etat Palestinien cet automne. Le quotidien cite Gérard Araud, ambassadeur de France à l’ONU, selon lequel « la France réfléchît à cette option avec ses partenaires européens, dans l’optique de créer un nouvel horizon politique à même de relancer le processus de paix ».
130 états ont déjà reconnu l’Etat palestinien dans les frontières de 1967 à travers le monde, soit la moitié des membres des Nations Unies. Faisant le bilan sur France 24 de ses rencontres avec différents chefs d’Etats à travers le monde, Mahmoud Abbas déclarait le jour de sa rencontre avec Nicolas Sarkozy à propos de cette hypothèse que si « aucune promesse n’avait été faite, les signes ne pouvaient pas tromper ».
Si les européens semblent donc unis sur la question, les Etats-Unis bloquent encore. Le site du Journal du Dimanche, nous apprenait par exemple que cette reconnaissance serait faite sans négociations avec Israël. Une perte de contrôle diplomatique que les meilleurs alliés de l’Etat Hébreu que les américains ne peuvent concevoir. Dans le cas de figure ou l’Europe devait concrétiser cette initiative, elle pourrait bien se voir dotée d’un nouveau rôle, de poids, sur la scène internationale. Enchainer un second dossier après l’initiative lybienne confirmerait l’émergence d’une diplomatie européenne, du moins d’une capacité de décision et d’action. Elles resteraient cependant le fruit de volontés individuelles, et non de la tête européenne, le Haut Représentant Européen aux Affaires Étrangères.
Sur son blog, le journaliste Pierre Rousselin s’interroge ce mardi sur les conséquences que pourraient avoir ce printemps arabe sur le (fantomatique) processus de paix avec Israël. Il rappelle qu’une décision européenne sur l’Etat Palestinien ajouterait au bouleversement diplomatique dans la région, et mettrait l’Etat Hébreu face à un mur.
A croire qu’il faut combattre le feu par le feu.
Photo DP/Vince Musi / The White House : Yitzhak Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat durant les accords d’Oslo le 13 septembre 1993