Un mois après le début de la crise, le marathon continue en Syrie. Un véritable défi nerveux pour les deux camps, c’est à celui qui lâchera le premier. Et à ce jeu là, personne ne semble vouloir faire la moindre concession.
Surtout pas le Président el-Assad, dont la promesse faite samedi à la télévision de lever l’état d’urgence en place depuis près de cinquante ans n’a été prise au sérieux par personne.
La place al-Saa (place de l’Horloge), dans la ville de Homs, est depuis hier un nouveau foyer de la contestation syrienne. Rebaptisée par les manifestants al-Tahrir, comme la désormais célèbre place du Caire, elle a vu de nouvelles répressions éclater ce matin.
Lundi matin, 10.000 personnes étaient présentes place al-Saa pour participer aux funérailles des sept personnes tués dimanche dans la ville, dans le cadre d’une manifestation pour dénoncer le discours de Assad et réclamer son départ du pouvoir.
Environ 20.000 personnes étaient réunies sur la place hier dans la soirée pour débuter un sit-in qui devait durer « jusqu’à la chute de Bachar el-Assad », selon un militant politique cité dans l’Orient le Jour, le quotidien libanais francophone. Des tentes y ont été dressées, des stocks de nourriture constitués.
C’était sans compter sur les forces de l’ordre, qui ont dispersé la foule dans la matinée. Des témoignages relayés dans le Monde font état de tirs nourris. Si ces témoignages affluent, la vérification des informations sur place reste difficile compte tenu des circonstances et des moyens de communication inutilisables.
De son coté, le gouvernement syrien réaffirme son autorité. Le Figaro rapporte un communiqué du Ministère de l’Intérieur, promettant « d’imposer avec fermeté la stabilité et la sécurité dans tout le pays, et de mettre fin à toute forme de rébellion armée ». Faisant référence aux autres foyers de contestation et de la violence dont ont été victimes les forces de l’ordre, le communiqué indique « qu’il s’agit d’une rébellion armée de groupes salafistes ».
Bouleversements majeurs
La rhétorique utilisée est donc identique à celle du clan Kadhafi, en Lybie. Et il est vrai que des mouvements islamistes radicaux ont tout intérêt à la chute de ces régimes, autoritaires mais souvent laïques et coopérant avec les Occidentaux dans la lutte contre le terrorisme.
Israël exprime d’ailleurs ses craintes vis-à-vis de ce Printemps Arabe.
Benyamin Nétanyahou a résumé ainsi la situation lors d’un entretien a l’AFP : « le printemps arabe pourrait virer en un hiver iranien ».
Si la métaphore est saisonnière, comme le souligne Marc Henry, correspondant du Figaro à Jérusalem, elle est aussi le résumé des « périls qui se profilent à l’horizon ». Car si les islamistes devaient être les premiers à profiter de la démocratie dans le monde arabe, l’Etat Hébreu serait totalement encerclé : Syrie, Liban (Hezbollah), Jordanie (ou les troubles font moins de bruit, mais existent aussi), Egypte, Lybie. Sans citer le Hamas.
Déjà, comme le rappelle Marc Henry, des voix s’élèvent en Egypte pour condamner la diplomatie égyptienne et son chef, Nabil al-Arabj, qui rappelons le est en en paix avec Israël. Tout comme la Jordanie d’ailleurs. Les prix de vente de gaz égyptien à l’Etat Hébreu vont aussi être revus à la hausse, et il s’agissait là d’une réclamation des Frères Musulmans.
Photo CC/Bo yaser : la place de le vieille horloge à Homs en Syrie
ceci dit depuis le temps que la Syrie tente d’influer sur la politique libanaise !!!!
Secret revélé par Wikileaks sur le plan de Hariri pour renverser Assad
BEYROUTH, iloubnan.info – Le 18 avril 2011
Le quotidien libanais Al Akhbar a révélé la semaine dernière un câble de Wikileaks montrant comment Hariri avait envisagé de renverser le régime de Bachar el Assad et de le remplacer par un gouvernement d’opposition formé par l’ancien vice président Abdel Halim Khaddam et les Frères Musulmans.
L’information confirme les théories des autorités syriennes qui accusent aujourd’hui directement le Courant du Futur (de Saad Hariri) d’interférer dans les affaires du pays et les manifestations qui secouent la Syrie, réclamant plus de libertés, depuis la mi mars.. En fait le plan de renverser Assad et de le remplacer par une alliance entre Khaddam et les Frères musulmans était bien réel, mais il date de 5 ans, de 2006 plus précisément.