L’axe franco-allemand, mis à mal par l’épineux dossier libyen. Pas tant que cela, si l’on en croit le compte rendu de la rencontre qui a eu lieu jeudi entre Alain Juppé et Guido Westerwelle, son homologue allemand. On se souvient que l’Allemagne avait décidé de ne pas participer à la Coalition, plaidant d’avantage pour des sanctions économiques contre le Guide libyen. Lors du vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant le recours à la force, et présentée par la France, l’Allemagne s’était abstenue.
Le correspondant à Berlin du Figaro, Patrick Saint-Paul, nous indique que les deux hommes se sont efforcés de minimiser les « malentendus » entre Paris et Berlin. Les deux ministres des Affaires Étrangères sont au moins d’accord sur un point : le départ du Colonel Kadhafi.
Guido Westerwelle déclarait dans la conférence de presse ayant suivi la rencontre que seuls les moyens à mettre en œuvre pour atteindre cet objectifs diffèrent, l’Allemagne étant partisane d’une solution uniquement diplomatique.
Ce à quoi le ministre français a répondu, rappelant que « sur le fond », les deux pays étaient d’accord sur le fait qu’une solution efficace et définitive viendrait à cette crise uniquement d’un règlement politique. Les moyens militaires, déployés dans le cadre d’une résolution de l’Onu, comme l’a rappelé Alain Juppé, ne servent qu’à la protection des civils.
Rien de bien nouveau donc à l’issue de cette rencontre, sinon ce qui pourrait apparaître du côté français comme un rétropédalage ou un clin d’œil, la parfaite expression en somme du langage diplomatique. Et pour l’opinion d’être rassurée sur les liens du couple moteur de l’Europe.
Photo CC/Sebastian Zwez : Angela Merkel et Nicolas Sarkozy