Mardi, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a annoncé la nomination des trois membres de la Commission d’enquête internationale mise en place le 25 mars dernier, à l’unanimité des Etats membres, pour « enquêter sur les faits et circonstances entourant les allégations de graves abus et violations des droits de l’homme commis en Côte dIvoire à la suite de l’;élection présidentielle du 28 novembre 2010, identifier leurs responsables et les traduire en justice ».
Elle sera composée du Thaïlandais Vitit Muntabhorn, ancien Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Corée du Nord, du Soudanais Suliman Baldo, un expert reconnu sur la résolution des conflits et les droits de l’homme en Afrique, ainsi que de la Béninoise Reine Alapini Gansou, avocate et Présidente de la Commission africaine des droits et des peuples.
Pour remplir son mandat, la Commission bénéficiera du soutien administratif, technique et logistique du Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), qui dispose déjà d’équipes sur le terrain.
Lors d’une conférence de presse à Genève, mardi, le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, est revenu sur la question centrale des violations des droits de l’homme commises dans le pays depuis le deuxième tour de la présidentielle le 28 novembre, rappelant que la primauté du droit était « une condition importante pour la réconciliation nationale ».
Après avoir salué l’engagement du Président Alassane Ouattara de « traiter équitablement » et « dans le respect du droit » Laurent Gbagbo, il a insisté « sur le besoin essentiel d’ouvrir des enquêtes transparentes menant à des procès équitables et engageant la responsabilité de tous les auteurs de violences dans les deux camps ».
Il a notamment indiqué que le HCDH cherchait désormais à savoir ce qu’il était advenu « d’un certain nombre de soldats fidèles à Gbagbo arrêtés lundi à Abidjan ». « Il est difficile de savoir où ces personnes ont été emmenées et comment elles sont traitées », a-t-il poursuivi, avant de souligner que « les normes internationales d’un procès équitable impliquent d’engager des poursuites dès que possible après des arrestations ».
Devant la presse, le porte-parole du HCDH a par ailleurs précisé que les équipes déjà déployées dans l’ouest du pays avaient été renforcées et continuaient d’enquêter sur les violences et les meurtres dans cette région. « Jusqu’à présent, nous avons établi que 536 personnes ont été tuées dans l’ouest, à Duékoué, Guiglo, Bloléquin et Bangolo, au cours des les dernières semaines. Mais le nombre pourrait très bien être beaucoup plus élevé que cela », a-t-il conclu.