La coalition menée par la France et le Royaume Uni a officiellement entamé ses premières opération de guerre le 18 mars dernier. Voilà exactement 25 jours. La situation sur place ne semble pas s’être améliorée. Des divergences apparaissent entre les gouvernements alliés contre le Colonel Kadhafi. Tour d’horizon des titres de presse sur la situation libyenne. Avec pour objectif de faire le point sur l’aspect diplomatique, tant celle-ci apparaît encore plus complexe que la situation sur le terrain. Invité à s’exprimer ce mardi sur les ondes de France Info, le ministre de Affaires Étrangères, Alain Juppé, a vivement critiqué l’action de l’Otan en Libye. S’il a estimé qu’il fallait redoubler d’efforts pour bombarder les armes lourdes de Kadhafi, Alain Juppé a aussi insisté sur l’importance de l’aide humanitaire aux populations libyennes prises entre deux feux.
« il n’y a pas de solution militaire »
Le Figaro cite notamment le ministre, selon qui si la France a accepté de transmettre le commandement de la Coalition à l’Organisation, cette dernière ne « joue pas suffisamment son rôle, et ne protège pas assez les civils ».
L’allié principal de la France dans ce dossier, le Royaume-Uni, a aussi réagi. Le Point rapporte les propos de William Hague, Ministre des Affaires Étrangères de David Cameron, paru aujourd’hui dans la presse britannique. « Nous devons maintenir et intensifier nos efforts au sein de l’Otan », a t-il déclaré. Il a ainsi appelé l’Organisation et les pays impliqués à en faire plus. Même son de cloche des deux côtés de la Manche, l’entente est donc toujours au beau fixe.
Sur son site, l’hebdomadaire indique cependant que de l’avis même du secrétaire général de L’Otan, Anders Fogh Rasmussen, « il n’y a pas de solution militaire à la situation libyenne, il faut une issue politique ». Nous pouvons donc extraire deux enseignement de cette déclaration : un enseignement sur la faiblesse dénoncée de l’engagement réel en Lybie, et que la frilosité américaine n’y est pas pour rien.
Le Monde.fr publiait mardi un sondage Ipsos et Logica Business Consulting sur la guerre menée en Lybie. Il en ressort que les Français soutiendraient encore majoritairement l’action militaire. Il est à signaler que ce sondage a été mené dans quatre pays (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Italie), et que l’opinion française est favorable à l’intervention à 63%. Les scores tombant ensuite à 55, 50 et 40 dans les autres pays sondés (en ordre de citation). Si les objectifs restent flous pour une majorité, celle-ci (entre 63 et 76% pour l’ensemble) voudrait un renversement du Guide Lybien.
Nous apprenions hier dans Libération qu’une feuille de route proposée par l’Union Africaine vers une transition démocratique, un cessez le feu, et la facilitation de l’acheminement humanitaire avait été acceptée par Kadhafi. Cette solution négociée reste cependant toujours rejetée par les rebelles. Elle ne prévoit en effet pas de retrait immédiat du Colonel, leur principale revendication.
Une dépêche du journal libanais L’orient le Jour annonçait cette après midi que, selon une source officielle française (Bernard Valero, porte-parole du Ministère des Affaires Étrangères français), le CNT devrait se rendre ce mercredi 13 avril à Doha (Qatar) devant le Groupe de Contact pour la Lybie. Une vingtaine de pays participera à cette réunion, le Groupe de Contact ayant pour objectif de trouver une solution a la crise. Il devrait donc s’agir d’une première, le CNT n’ayant pas pu s’exprimer dans une réunion du même type ayant eu lieu à Londres le 29 mars dernier. La France a accueilli, par la voix de Bernard Valero, cette participation de « bonne très chose », en assurant tout son soutient à l’initiative.
Photo CC/William Murphy-Flickr : Manifestation contre le Colonel Kadhafi dans les rues de Dublin en Irlande