Adoré par les uns, déteste par les autres, le président Laurent Gbagbo dit « le boulanger » pour sa capacité à rouler ses adversaires dans la farine, a été arrêté aujourd’hui en Côte d’Ivoire. Et remis aux forces fidèles au président Ouattara. Des rumeurs font état d’une intervention, plausible, des forces spéciales françaises. L’ancien président pourrait être jugé pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité pour les nombreuses, et avérées, exactions commises par ses fidèles sur les populations civiles de Côte d’Ivoire.
Président de la République de Côte d’Ivoire du 26 octobre 2000 jusqu’au 11 avril 2011, Gbagbo opposant historique à Félix Houphouët-Boigny, a connu la prison puis l’exil avant de revenir en Côte d’Ivoire. Proche du Parti socialiste et de l’internationale socialiste, Gbagbo se présente pour la première fois à l’élection présidentielle du 28 octobre 1990. Battu, il devient cependant leader de l’opposition en Côte d’Ivoire. En mai 1991 puis en février 1992 ont lieu d’importantes manifestations étudiantes. Le 18 février, le Premier ministre Alassane Ouattara fait arrêter Gbagbo, après avoir fait signer la veille au chef de l’État une loi anti-casseurs. Gbagbo est condamné le 6 mars à deux ans de prison ; il est finalement libéré en août de la même année.
Il se présente à l’élection présidentielle du 22 octobre 2000 contre le général Robert Guéï qui a renversé le président Bédié le 24 décembre 1999. Cette élection est marquée par l’élimination par la Cour suprême de plusieurs candidatures, dont celle d’Alassane Ouattara — pour cause de « nationalité douteuse », faux et usage de faux sur la filiation — et de l’ancien président Bédié. Les résultats donnent Gbagbo vainqueur. S’ensuit une période de transition qui aboutit à la guerre civile à l’automne 2002. Un accord politique est signé le 4 mars par Gbagbo, Guillaume Soro et le président burkinabé Blaise Compaoré facilitateur de l’accord de Ouagadougou. Malgré la paix s’ensuit une période de crise politique. Les élections sont repoussées, mois après mois, années aprés années.
Des élections présidentielles sont finalement organisées à l’automne 2010. Le calme et une très forte participation marquent le premier tour. Au second tour le scrutin oppose Ouattara à Gbagbo. Le 2 décembre 2010, la commission électorale indépendante (CEI), en majorité composée des membres du RHDP, s’apprête à proclamer les résultats provisoires, quand des membres de cette commission favorables au président sortant contestent à l’avance les résultats, appuyés par des militants de Gbagbo qui interrompent physiquement les opérations. Malgré ces incidents, des chiffres sont communiqués après le délai prévu de 3 jours à l’hôtel du Golf (le porte-parole de la CEI avait été empêché physiquement de proclamer les résultats partiels par un partisan de Gbagbo le 30 novembre), donnant vainqueur Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix. Mais le Conseil constitutionnel, entièrement nommé par le président en place, déclare que les résultats de la CEI sont invalides et annonce la victoire de Laurent Gbagbo le 3 décembre. La représentante de la diplomatie de l’Union européenne, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, les présidents Barack Obama et Nicolas Sarkozy considèrent pour leur part que le vainqueur de l’élection est Alassane Ouattara.
Malgré de nombreuses discussions et médiations, la situation reste dans l’impasse. Jusqu’à la guerre. Les forces de Ouattara prennent rapidement le territoire de Côte d’Ivoire. A Abidjan, de violents combats opposent les forces des deux camps. Le 11 avril, Laurent Gbagbo sont arrêtés et remis aux forces de Ouattara, nouvel homme fort de Côte d’Ivoire.
(avec Wikipedia)
Photo CC/Stefan Meisel-Flickr : Vahid Halilhodžić, coach de l’équipe de football de Cote d’Ivoire, avec le President Laurent Gbagbo
merci ° )
Une faute dans le titre !!!!