Le New York Times révélait dans son édition de dimanche que deux des fils de Kadhafi, Saif al-Islam et Saadi, seraient en train de négocier pour un « départ digne » de leur père. Ces négociations viseraient à engager la transition démocratique à l’origine du mouvement rebelle et de la guerre civile. De source officielle lybienne, cette nouvelle donne pourrait-elle changer rapidement la situation sur place ?
La fratrie des enfants Kadhafi est divisée depuis le début de la crise, certains plaidant pour une transition, les autres partisans de la répression vis-à-vis des contestataires.
Il s’agit en tout cas d’un revers de veste pour Saif al-Islam, puisque celui-ci annonçait lors d’une interview donnée à Euronews dès les premiers jours de l’insurrection que celle-ci serait « matée dans les 48 heures ». Il était alors le farouche porte parole de son père.
Nouvelle dynamique ou pas, le Conseil National de Transition a rejeté cette idée. Elle réclame le départ pur et simple du Colonel Kadhafi ainsi que de sa garde rapprochée, dont ses fils font partie.
En tout cas, derrière les discours guerriers, l’impasse diplomatique semble connaître des avancées. Al Jazeera indique sur son site que le ministre lybien des Affaires Étrangères missionné par le clan Kadhafi, Abdel Ati al-Obeidi, s’est rendu dimanche en Grèce pour y rencontrer le Premier ministre George Papandreou. Ce lundi, il s’est rendu en Turquie pour négocier avec une délégation emmenée par le ministre turc des Affaires Étrangères, Ahmed Davutolgu, et les représentants des rebelles. La teneur de ces négociations, ainsi que les premières conclusions restent pour l’instant confinées au cercles diplomatiques.
Dans un communiqué, la Grèce a déclaré qu’une « solution politique et diplomatique devait être trouvée à la crise lybienne », et que l’option militaire n’était pas la bonne.
La chaîne d’information qatarie a en outre indiqué que le Premier ministre Papandreou avait eu ces deux derniers jours des contacts téléphoniques sur ce dossier avec ses homologues Turcs, Qataris et Britanniques, ainsi qu’avec des officiels Lybiens.
De son côté, l’Italie, base avancée de l’OTAN pour les forces de la Coalition, a emboité le pas à la France et au Qatar en reconnaissant le CNT lybien comme unique interlocuteur.