Après deux lourdes défaites aux élections régionales puis aux élections cantonales l’UMP résistera t elle à ses tiraillement internes ? D’un côté un président de la République soutenu par Jean François Copé qui tirent la barque à leur droite vers le Front National, de l’autre les gaullistes et les centristes de l’UMP qui disposent de fait d’un nouvel espace politique. Entre Sarkozy, Copé, Borloo, Villepin, Juppé ou Fillon le parti fondé pour Jacques Chirac pourrait bien imploser en cas de défaite à l’élection présidentielle. Et les derniers tiraillement entre le Premier ministre François Fillon et le secrétaire du Parti Jean François Copé pourraient faire tâche d’huile dans les prochains mois.
Regroupant le RPR et Démocratie libérale, l’UMP est rejoint à sa création en 2001-2002 par deux tiers des députés de l’Union pour la démocratie française (UDF). Ce parti cherche donc à être un rassemblement de tendances gaullistes, libérales et démocrates chrétiennes. La création de l’UMP s’est voulue être le grand rassemblement des forces politiques de la droite et du centre. Afin de permettre aux différentes familles qui la composent de s’exprimer en son sein, les statuts de l’UMP prévoient la possibilité de créer des courants internes appelés « mouvements ».
Voici les principales sensibilités de l’UMP :
Conservateurs libéraux : Souvent désignés sous le nom de « sarkozystes », héritiers eux-mêmes des « balladuriens », ils sont principalement issus du RPR et de DL.
Néo-gaullistes : Également appelés « chiraco-villepinistes », ils sont issus du RPR (Jacques Chirac, Dominique de Villepin, Alain Juppé, Jean-Louis Debré) qui se placent dans l’héritage du Général de Gaulle, mais en ont surtout retenu la pratique pragmatique du pouvoir.
Gaullistes « légitimistes »: Issus du RPR, tels Jean-Louis Debré, Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie (via son mouvement Le Chêne) ou Jean-François Copé, soutiens indéfectibles de Jacques Chirac, rejetant le libéralisme comme solution globale, ils sont les héritiers de la tradition bonapartiste.
Gaullistes sociaux : Issus du RPR au sein duquel ils étaient souvent regroupés sous le qualificatif de « séguinistes » (Philippe Séguin qui n’est pas membre de l’UMP et s’est retiré de la vie politique en 2002, François Fillon, Roger Karoutchi, défendent une forme de démocratie sociale sous une forme de réformisme social-démocrate sans toutefois remettre en cause le capitalisme
Souverainistes et nationalistes : Ils sont issus du RPR, du RPF de Charles Pasqua ou du MPF, mais aussi du RPF, dont plusieurs membres se sont présentés aux élections sous l’étiquette UMP. Ils se réclament pour une très grande majorité de l’héritage gaulliste dont ils retiennent essentiellement les prises de positions souverainistes et en faveur d’une « Europe des Nations ».
Libéraux réformateurs : Issus de DL (Hervé Novelli), du RPR (Patrick Devedjian) ou de l’UDF (Pierre Méhaignerie), ils sont notamment regroupés au sein du club Les Réformateurs, et des Cercles libéraux présidés par Alain Madelin. Cette famille trouve dans le libéralisme politique et économique une solution globale pour la société française.
Libéraux sociétaux : issue de DL, du RPR et de l’UDF, ils se réclament du libéralisme dont ils retiennent surtout l’approche sociétale qui préconise de laisser à chaque individu la liberté de mener sa vie comme il le souhaite pour peu que cela ne nuise pas à la société dans son ensemble.
Les « modérés de centre-droit » : Ils sont pour la plupart issus de l’ancienne UDF (Philippe Douste-Blazy, Hervé de Charette) et sont notamment regroupés au sein des clubs Démocrate et Populaire et Convention démocrate. Ils se placent dans la tradition orléaniste de la droite française et dans celle de l’ancien MRP, parti politique pivot de la IVe République. Le fondement de leurs valeurs se situe dans le christianisme, mais la référence à ce dernier est très modérée et peu affichée. Idéologiquement ils sont très européens, plutôt fédéralistes (au niveau européen, mais aussi dans leur approche très « décentralisatrice » de l’organisation de l’État français) et revendiquent un libéralisme social, plutôt que d’opposer l’un et l’autre. On peut également classer dans cette famille la branche libérale-giscardienne incarnée par Jean-Pierre Raffarin
Chrétiens sociaux : Ils sont issus entre autres de l’ancienne UDF (Christine Boutin) et rassemblés au sein du Parti chrétien-démocrate, parti politique associé à l’UMP. Proches des démocrates chrétiens historiquement, ils en constituent une tendance plus radicale dans son attachement aux valeurs catholiques, et qui rejette le libéralisme d’un point de vue sociétal (participation aux marches anti-IVG, opposition au PACS) et économique.
Radicaux valoisiens : Ils sont regroupés au sein du Parti radical (Jean-Louis Borloo, André Rossinot, Yves Jégo), parti associé à l’UMP qui constitue la plus ancienne famille politique française qui a été au fondement de la IIIe République. Aujourd’hui, les radicaux « valoisiens », trouvent leur originalité dans une ligne politique plus sociale que la majorité de l’UMP marquée par un fort attachement à la République et à ses valeurs fondamentales comme la laïcité.
(avec Wikipedia)
Photo CC/Guillaume Paumier : Philippe Douste Blazy, co fondateur de l’UMP avait oeuvré pour faire exploser l’UDF au profit du nouveau parti crée pour Jacques Chirac