De nombreuses femmes étaient à l’avant des cortèges lors des manifestations, en Tunisie, en Égypte ou en Libye. Voilée ou non, la femme arabe n’a pas eu peur de se battre pour des causes qui lui semblaient légitimes. Courageuse, elle a montré à la femme occidentale qu’elle n’était pas soumise.
les portraits de leurs fils morts ou disparus
« Pas de démocratie sans égalités », telle est le slogan des Tunisiennes. En Libye, la femme reste relativement dans l’ombre et de loin, on a un peu l’impression qu’elle ne joue pas un grand rôle, laissant l’homme aller au combat. Mais leur présence moins forte dans la révolte s’explique aussi par un contexte beaucoup plus sanglant que celui de la Tunisie ou de l’Égypte. Les femmes n’ont pas eu peur pour autant de descendre dans la rue quand cela est devenu nécessaire. Ce sont elles les premières qui ont bravé l’interdiction de manifester en arborant les portraits de leurs fils morts ou disparus.
La police n’a pas osé rompre le cortège de manifestantes, car frapper une femme, cela ne se fait pas… En droit, la femme libyenne est plutôt mieux lotie que ses soeurs des pays voisins. Elle est éduquée et travaille à l’extérieur mais par tradition elle reste encore en retrait. Moins émancipée que la Tunisienne (seul 2% des Libyennes ne portent pas le voile) elles n’osent pas s’affirmer dans les rôles politiques. La société reste très traditionnelle et basé sur un modèle patriarcal. Si en principe, les Libyennes ont des droits, la société reste très machiste à leur égard.
Démocratie et égalité: un espoir pour les femmes des pays arabes
Le colonel kadhafi a longtemps montré son intérêt pour la cause féminine,allant jusqu’à s’entourer de la protection de ses « amazones » comme il aime les appeler. Une garde rapprochée qui en dit long sur la façon dont il considère la femme. Son fils, Seif al-islam kadhafi a déclaré que le pays gaspillait ses ressources en investissant dans l’éducation des filles, qui finalement restent à la maison pour s’occuper des enfants. Pourtant la Libye n’est pas le plus archaïques des pays arabes concernant le droit des femmes. Elles ont par ailleurs plus de droit que certaines femmes du monde arabe. Entre autre,la Saoudienne n’a pas le droit de conduire une voiture. En Libye, plus de la moitié des avocats sont des femmes, elles sont nombreuses dans le corps militaire et dans l’aviation. Paradoxalement, elle n’ont pas le droit de quitter le pays sans l’autorisation de leur mari et les relations sexuelles hors mariages sont passibles de poursuites judiciaires. Malgré ces entraves à la liberté, la femme libyenne résiste.
Photo CC/Jaume Ollé : la médina de Sfax en Tunisie