Alors que l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Abdul Ilah Khatib, a rencontré lundi soir les dirigeants des forces rebelles dans la ville de Tobrouk, à l’est du pays, les agences des Nations Unies intensifiaient mardi leurs efforts pour déployer l’aide humanitaire destinée aux milliers de personnes qui fuient les zones de combats.
Lors de leur rencontre avec M. Khatib, les dirigeants des forces rebelles ont fait part « des souffrances et des privations endurées par les Libyens dans certaines villes et villages », a indiqué mardi le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU. « Ils on réitéré leur demande aux forces gouvernementales libyennes de lever les sièges de ces villes et l’instauration d’;un cessez-le-feu rapide ». Les dirigeants de l’opposition souhaitent aussi l’arrêt immédiat de l’utilisation de chars et d’armes lourdes contre les civils.
L’Envoyé spécial a rencontré le Président du Conseil national de transition, Mustafa Abdel Jalil, et les membres de cet organe. Les entretiens ont porté en particulier sur la résolution 1973 du Conseil de sécurité qui autorise les Etats membres de l’ONU à prendre « toutes les mesures nécessaires » pour protéger les civils des attaques des forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Qadhafi, notamment en instaurant une zone d’exclusion aérienne
Le Royaume-Uni, la France, les Etats-Unis, le Danemark, le Canada, l’Italie et le Qatar ont notifié à l’ONU avoir pris des mesures pour mettre en œuvre cette résolution. Mardi, d’autres pays se sont ajoutés à cette liste : la Belgique, l’Ukraine, l’Espagne, la Norvège et les Emirats arabes unis, a indiqué le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU.
Pour sa part, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’attend à des milliers de nouvelles arrivées de déplacés libyens dans l’est du pays, fief du mouvement rebelle qui s’oppose à Mouammar Qadhafi.
« Ils tentent de trouver refuge dans des écoles, des universités ou des maisons. Les personnes qui sont arrivées ce weekend disent qu’il y a de nombreux déplacements de populations à Ajdabiya, Derna et à Tobrouk », a indiqué lundi un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse.
« Fournir une assistance humanitaire dans les conditions actuelles reste un défi. Il y a un manque prégnant de matériel médical et de produits de bases dans la partie est du pays et les prix des denrées alimentaires ont dramatiquement augmenté », a-t-il ajouté.