Désaffecté depuis seulement un an, l’Etat souhaite vendre la prison Saint-Michel estimée à une valeur de 11,3 millions d’euros. Des promoteurs immobiliers sont intéressés par un éventuel rachat.
Tout commence en 2003 quand la mairie évoque l’idée de racheter la prison. Toulouse veut faire de ce bâtiment un lieu dédié aux arts et aux sciences. Mais ce projet n’aboutira jamais. La prison tarde à se vider et la municipalité l’oublie un peu, occupée à d’autres projets tels que l’arc des sciences autour du Muséum. Le préfet, Dominique Bur annonçait le 31 janvier denier, le classement partiel de la prison aux Monuments historiques. Seulement le castelet de la façade et la cour des fusillés seront sauvegardées. Le reste de la prison est donc destiné à être rasé. Ce qui contrarie les anciens combattants et les habitants du quartier, pour qui la prison vaut la peine d’etre entièrement préservée.Déssafectée depuis seulement un an, le prix de vente a considérablement grimpé. De 750 000 euro, il est passé à 11,3 millions d’euros. La mairie n’a désormais plus les moyens de faire aboutir son projet initial. L’avenir de la prison semble donc compromis.
La colère gronde du coté des riverains
Pour les habitants du quartier Saint-Michel, l’ancienne prison est un lieu chargé d’histoire. Durant la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux résistants y sont fusillés et l’écrivain et résistant André Malraux y fait un court séjour. Les Toulousains, pour qui la prison est un symbole de la résistance française, ne veulent donc pas voir l’édifice aux mains des promoteurs. Guillaume Dijard , président du comité du quartier a fait circuler une pétition qui a récolté 13000 signatures d’anonymes et de célébrités, à l’instar de Marc Lévy dont le père a été résistant à Toulouse. Les riverains ont peur que les nouvelles constructions ne viennent enlaidir le quartier et continuent de se mobiliser pour éviter la destruction de la prison.