L’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a dénoncé jeudi des tirs à l’arme lourde par des forces loyales à l’ancien Président Laurent Gbagbo sur un marché du quartier d’Abobo, à Abidjan, qui ont causé la mort de 25 à 30 personnes. L’ONUCI a dépêché jeudi après-midi une patrouille robuste accompagnée d’experts des droits l’homme pour s’enquérir de la situation à Abobo, où il avait été fait état de tirs à l’arme lourde sur le marché local. L’équipe sur place a pu observer que des forces armées du camp de l’ancien Président Laurent Gbagbo ont tiré au moins six projectiles sur le marché et ses environs causant la mort de 25 à 30 personnes et faisant entre 40 et 60 blessés.
violations graves commises contre des enfants
« L’ONUCI exprime son indignation devant de telles atrocités contre des civils innocents. Les auteurs de ces exactions, qui constituent des violations flagrantes des droits de l’homme, ne sauraient rester impunis », a dit la Mission dans un communiqué. « L’ONUCI se réserve le droit de prendre les mesures appropriées pour prévenir, à l’avenir, de tels actes inacceptables, conformément à son mandat de protection des populations civiles. »
Plus tôt dans la journée, l’ONUCI avait indiqué lors d’une conférence de presse à Abidjan que le nombre de personnes tuées en Côte d’Ivoire depuis la mi-décembre 2010 avait atteint 410. La Mission a déclaré avoir noté un accroissement récent du nombre de victimes en raison de la flambée de violence due à l’impasse politique.
« Suite aux violents affrontements, en plusieurs endroits d’Abidjan et à l’intérieur du pays, notre Division des droits de l’homme a documenté 18 nouveaux cas de décès, dont 4 femmes », a dit le porte-parole de l’ONUCI, Hamadoun Touré.
Il a mis un accent particulier sur le sort des enfants qui souffrent de la crise qui a suivi le second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre. « Certains d’entre eux sont atteints dans leur intégrité physique, tués, mutilés à vie et souvent contraints de quitter leur famille et d’abandonner l’école pour fuir les combats. A cela il faut ajouter les énormes traumatismes psychologiques de ces enfants dont les parents sont parfois tués sous leurs yeux », a-il-souligné.
« L’ONUCI condamne ces violations graves commises contre des enfants et demande que leurs auteurs soient comptables devant les juridictions compétentes », a-t-il ajouté. « L’ONUCI voudrait appeler toutes les parties ivoiriennes au respect scrupuleux de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et du droit international humanitaire applicable en période de conflit armé dont les dispositions s’étendent à la protection des enfants. »
Photo CC/Zenman : Officine de pharmacie privée à Abidjan, route de Bassam