L’Opération des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire (ONUCI) s’est dite jeudi « très préoccupée par la détérioration continue de la situation des droits de l’homme » et par les affrontements armés qui ont éclaté « dans l’ouest du pays, à Yamoussoukro, et dans certains quartiers d’Abidjan ».
Dans un communiqué, la Mission onusienne indique notamment que dans le quartier d’Abobo, à Abidjan, des combats à l’arme lourde ont opposé les Forces de défense et de sécurité, fidèles à l’ancien président Laurent Gbagbo, au « commando invisible », faisant au moins 26 morts et des dizaines de blessés parmi la population civile et provoquant le déplacement de plus de 200.000 personnes.
Selon la presse, le « commando invisible » s’est manifesté pour la première fois le mardi 22 février lors d’une attaque contre les forces fidèles à Laurent Gbagbo, dans le même quartier d’Abobo, considéré comme un bastion des partisans du Président élu et reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara.
Dans son communiqué, l’ONUCI estime « plus inquiétant » encore, les informations obtenues à partir « de récents témoignages » indiquant que « depuis plusieurs jours des populations civiles sont empêchées de quitter librement les zones de combats par des éléments du commando invisible ».
« Des familles entières, bloquées dans les lieux publics, des églises et paroisses, vivent dans la peur, privées d’eau et d’électricité », souligne la force onusienne, qui ajoute que cette « nouvelle flambée de violences » se caractérise d’une part « par des attaques ciblées contre l’ONUCI et son personnel, consécutives à l’appel lancé par Charles Blé Goudé, le leader des Jeunes patriotes », fidèles à Laurent Gbagbo, et d’autre part, « par des affrontements de rue entre des jeunes armés de La Majorité Présidentielle (LMP) et du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).