Devant l’exode massif de ressortissants étrangers quittant la Libye, l’ONU et ses agences accélèrent leur déploiement en Tunisie et en Egypte pour venir en aide aux autorités locales confrontées à l’arrivée de près de 140.000 personnes ces derniers jours. « La principale préoccupation est l’ouest de la Libye, le long de la frontière avec la Tunisie. Les agences humanitaires se déploient et les Résidents coordonnateurs de l’ONU en Tunisie et en Egypte sont en contact avec les autorités pour mettre en place des centres d’accueil humanitaires aux frontières », a expliqué la porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève, Elizabeth Byrs, lors d’une conférence de presse, mardi, à laquelle d’autres représentants d’agences onusiennes participaient.
La porte-parole du Programme alimentaire mondiale (PAM) à Genève, Emilia Casella, a indiqué que la Directrice du PAM, Josette Sheeran était déjà en Tunisie depuis lundi. « A la frontière avec la Libye, elle a rencontré de nouveaux arrivants à qui l’agence distribuent notamment des biscuits à haute valeur énergétique. Elle se rendra aussi dans le camp mis en place par les autorités tunisiennes et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) », a-t-elle ajouté. Construit à proximité du point de passage frontalier de Ras Adjir, ce camp peut accueillir jusqu’à 10.000 personnes.
« La situation arrive à un point critique. Selon les autorités tunisiennes, entre 70.000 et 75.000 personnes sont arrivés de Libye depuis le 20 février. 14.000 personnes ont passé la frontière hier et 10.000 à 15.000 devraient le faire aujourd’hui », a indiqué de son côté une porte-parole du HCR, Melissa Fleming, qui a souligné la nécessité urgente de désengorger la frontière et de rapatrier les ressortissants étrangers dans leurs pays d’origine.
« Hier, le HCR a monté 500 tentes et aujourd’hui, il va en ériger 1000 de plus. Les équipes déployées aux différents points de passage indiquent que des milliers de personnes attendent du côté libyen de pouvoir passer, parfois depuis trois jours, les obligeant à dormir à l’extérieur dans le froid et sans abris », a-t-elle poursuivi.
Devant la presse, Melissa Fleming a également fait part des inquiétudes du HCR quant au sort d’un « large nombre de ressortissants d’Afrique sub-saharienne qui ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire tunisien ». Une préoccupation également signalée par la porte-parole de l’Organisation internationale des migrations (OIM), Jemini Pandya, qui travaille aussi à l’évacuation des ressortissants étrangers de Libye.