Le précédent remaniement ministériel avait été annoncé au début de l’été pour être effectif au milieu de l’automne. Dimanche, Nicolas Sarkozy a, dans l’urgence, ré ajusté son gouvernement rattrapé par les erreurs d’Alliot Marie en Tunisie et par la mauvaise image de son ministre de l’intérieur Brice Hortefeux. A un an de l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy est apparu à la télévision dans une courte allocution pour justifier ses choix. Conséquence, a t il expliqué, du vent de liberté qui souffle sur le moyen orient. Conséquence de ce jeu de chaises musicales, Michèle Alliot Marie fait les frais de son voyage de Noël en Tunisie. Brice Hortefeux a quant à lui été invité à quitter le ministère de l’intérieur. Pour ces deux ministères régaliens, le chef de l’Etat a décidé de re distribuer les cartes politiques. Alain Juppé, revient à la tête du Quai d’Orsay après son précédent passage lors des guerres de Yougoslavie. A l’intérieur, Sarkozy a choisi de placer l’un de ses proches : Claude Guéant. Pour remplacer Alain Juppé à la défense, certains évoquaient le retour d’un centriste. C’est finalement le président du groupe UMP du Sénat, le libéral Gérard Longuet qui siègera rue Saint Dominique. Ce remaniement n’est donc pas un simple ajustement technique mais une opération politique de grande ampleur.
A noter que, Patrick Ollier, compagnon de Michèle Alliot Marie, lui aussi dans le collimateur reste au gouvernement au poste de Ministre chargé des relations avec le Parlement. Désormais ministre des affaires étrangères, l’ancien Premier ministre Alain Juppé apparaît donc à un an de l’élection présidentielle de 2012 comme le personnage incontournable du paysage politique français. Le maire de Bordeaux obtient non seulement un ministère particulièrement clé dans les circonstances actuelles mais il obtient également que le principal conseiller en politique étrangère de Nicolas Sarkozy s’éloigne de l’Elysée pour rejoindre la place Beauvau.
Photo CC/ MEDEF : Alain Juppé au mois d’août 2008