Conseiller municipal de Toulouse délégué à la vie étudiante, Romain Cujives revient d’un voyage entre Israël et Palestine. Étudiant en géopolitique et auditeur de l’IHEDN, Romain Cujives nous livre ses impressions.
Toulouse7.com-De retour du Moyen Orient : quel fut ton périple ?
Romain Cujives – Je suis parti pour ce voyage d’étude du 26 au 31 janvier, le nombre limité de jours ne m’a pas empêché de découvrir de nombreuses villes et de rencontrer de un nombre important d’ acteurs de la région.
La première journée, nous sommes restés à Tel Aviv pour rencontrer un ministre israélien, Benny Begin, ainsi qu’un professeur de l’université d’Israël, puis pour discuter et échanger avec l’ambassadeur de France. Nous avions consacré notre déjeuner à un échange informel avec les jeunes leaders des partis politiques israéliens. Par la suite, nous nous sommes rendus à Jérusalem puis ce fut le premier contact avec la Cisjordanie, du désert près de Jéricho à la colonie de Ma’aleh Adoumim, en longeant le mur de sécurité. L’armée israélienne nous a d’abord empêché de nous rendre à Hébron où des affrontements entre colons et Palestiniens avaient eu lieu, puis nous sommes partis en direction de Bethléem. Par la suite, nous sommes allés en territoire palestien, à Ramallah, où nous avons rencontré Yasser Abd Rabbo, à Naplouse, et dans le camp de réfugiés de Balata. Notre séjour s’est terminé à Jérusalem à la Knesset, le Parlement israélien, où nous avons rencontré trois députés israéliens.
Un seul regret, nous n’avons pu nous rendre à Gaza pour des raisons de sécurité.
Toulouse7.com – La jeunesse est elle prête à la paix au Moyen Orient ?
Romain Cujives – Je crois qu’elle y est prête et surtout qu’elle l’espère, qu’elle l’attend. La jeunesse israélienne est encore très fortement marquée par le souvenir parfois si récent des attentats et la jeunesse palestinienne aspire aujourd’hui à vivre simplement dans un pays qu’ils n’ont jamais connu mais qu’ils ont si souvent imaginé. Les Palestiniens ne se sentent pas libres aujourd’hui, pas libres de se déplacer, de travailler où et comme bon leur semblerait. On sent chez eux une soif de liberté, une envie d’aller de l’avant pour se bâtir un destin. Chez les Israéliens, l’inquiétude d’être les seuls à vouloir la paix est encore palpable, la détermination à défendre leur pays est sans limite. Parfois, malheureusement, il semble que la résignation prenne le dessus.
Toulouse7.com -Quelles conséquences à ce voyage ?
Romain Cujives – Ce voyage fut particulièrement enrichissant, il invite d’abord et avant tout à la prudence et à la modestie, la prudence car nous parlons bien d’une région en guerre et la modestie car nous ne pouvons que faire face à la complexité de la situation.
Durant ce séjour, je dois avouer être passé par de multiples sentiments. En fonction de nos interlocuteurs, nous avions l’impression que la paix n’était pas loin, presque à bout de bras, et parfois elle semblait au contraire tout simplement impossible.
De ce voyage, de cette découverte, de ces rencontres, je préfère retenir l’espoir d’une résolution prochaine du conflit. Tous les Israéliens ou presque sont bien conscients de la nécessité de voir se créer un véritable Etat palestinien. J’ose ajouter que la majorité d’entre eux le souhaitent. Du côté palestinien, la souffrance et les difficultés de la vie quotidienne n’entament pas la fierté et la détermination que l’on sent présentes à chaque instant. Les dirigeants palestiniens que j’ai rencontré ne tenaient pas de discours extrémistes et défendaient sans sourciller la coexistence pacifique de deux Etats vivant côte à côte.
Pour terminer, il me semble aujourd’hui que la question des frontières n’est plus le problème principal. Des longs échanges que j’ai pu avoir, il me semble que ce qui manque aujourd’hui à cette région du monde est une volonté politique sans faille, la rencontre de deux grands hommes, d’un côté et de l’autre, qui souhaiteraient bouleverser l’histoire en ayant le courage de devancer parfois leurs opinions publiques.
Photo Toulouse7.com : Romain Cujives sur Facebook
Bonjour Odile,
oui je me permets de dire « pour des raisons de sécurité » car c’est ainsi que le consulat de France et les autorités locales ont justifié l’impossibilité pour nous de nous y rendre malgré nos demandes, pourquoi ne partagez-vous pas ces termes ?
Pour Militanticra, tout le débat entre un Etat ou deux Etats est effectivement une vraie question. Des discussions, rencontres, échanges menés sur place il me semble que la solution avec deux Etats est la plus souhaitable et la plus réaliste, Je comprends néanmoins sans problème que l’on puisse penser différemment. J’ai bien peur pour ma part qu’à souhaiter un seul Etat nous prenions le risque de défendre le statut quo
La naïveté de ce jeune homme serait touchante si elle n’était pas dramatique
Son « pour des raisons de sécurité » à propos de Gaza est inqualifiable
Qu’appelle-t-il un état palestinien ?