Le carnaval d’Alost en Belgique, l’opéra de Pékin, le flamenco espagnol, les savoir-faire traditionnels du tissage des tapis à Kashan en Iran et le repas gastronomique des Français, sont parmi les 46 éléments inscrits mardi sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
d’un effort collectif de toutes les classes sociales
Un Comité intergouvernemental de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture UNESCO), présidé par le Kenyan Jacob Ole Miaron et réuni à Nairobi jusqu’au 19 novembre, a examiné et inscrit 46 éléments sur les 47 candidatures présentées.
Pour être inscrits sur Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, les éléments doivent répondre à une série de critères dont celui de contribuer à faire connaître le patrimoine culturel immatériel et de favoriser la prise de conscience de son importance. Les candidats à l’inscription doivent aussi justifier des mesures de sauvegarde prises pour assurer leur viabilité.
Le Comité examinera le 17 novembre la candidature restante, Le symbolisme et le savoir-faire des Khachkars, croix de pierre arméniennes (Arménie).
Les nouveaux éléments inscrits sont :
Azerbaïdjan -L’art traditionnel du tissage du tapis azerbaïdjanais dans la République d’Azerbaïdjan
Le tapis azerbaïdjanais est un textile traditionnel fait à la main en plusieurs dimensions, à la texture dense, noué ou tissé, dont les motifs sont caractéristiques des nombreuses régions de fabrication de tapis azerbaïdjanais. La fabrication de tapis est une tradition familiale qui se transmet oralement et par la pratique. Les hommes tondent les moutons au printemps et à l’automne, tandis que les femmes récoltent les colorants, filent la laine et teignent le fil au printemps, en été et en automne. Le tissage est exécuté pendant l’hiver par les membres féminins du cercle familial élargi, les filles apprenant à tisser avec leur mère et leur grand-mère et les brus avec leur belle-mère. Le tapis est confectionné sur un métier à tisser horizontal ou vertical à l’aide de fils de laine, de coton ou de soie multicolores teints avec des colorants naturels. En appliquant des techniques particulières aux tapis noués, les tisserands passent un fil qu’ils nouent autour des fils de chaîne. Les tapis tissés sont diversement faits d’entrelacs de chaînes de structure, de trames et de trames de motifs. La découpe d’un tapis fini sur le métier à tisser est une célébration d’une rare solennité. Le tissage du tapis est étroitement lié à la vie quotidienne et aux coutumes des communautés concernées, et son rôle se reflète dans la signification des compositions et de leurs applications. Ainsi, des filles assises sur un tapis disent la bonne aventure et chantent des airs traditionnels lors du Novruz (le Nouvel An régional). Le tapis est largement utilisé comme pièce d’ameublement ou décoration murale, et des tapis spéciaux sont tissés pour des traitements médicaux, des cérémonies nuptiales, la naissance d’un enfant, des rituels funéraires et pour la prière.
Belgique – Le carnaval d’Alost – Le Carnaval d’Alost, qui se déroule chaque année pendant trois jours à compter du dimanche qui précède le carême chrétien, est l’aboutissement d’une année de préparation par les habitants de cette ville située en Flandre orientale, dans le nord de la Belgique. Placées sous le signe de l’exubérance et de la parodie, les festivités sont marquées par la proclamation symbolique du Prince du Carnaval comme maire de la ville d’Alost, lequel s’en voit remettre la clé au cours d’une cérémonie destinée à tourner en ridicule les hommes politiques de la ville ; une procession d’effigies de géants et de « Bayard », le cheval de la légende de Charlemagne ; une danse des balais sur la place du marché central pour chasser les fantômes de l’hiver ; une parade de jeunes gens travestis en femmes, avec des corsets, des landaus et des parapluies cassés ; et le rituel final pendant lequel l’effigie de Carnaval est brûlée en grande pompe ; sous les cris des carnavaliers qui prétendent vouloir poursuivre la fête durant toute la nuit. Outre les participants officiels avec leurs chars dont la fabrication a été réalisée avec beaucoup de minutie, des groupes non officiels s’associent aux festivités en présentant, sur le mode de la dérision, leurs interprétations des événements locaux et internationaux de l’année écoulée. Ce rituel vieux de 600 ans, qui attire quelque 100 000 spectateurs, est l’expression d’un effort collectif de toutes les classes sociales, de même qu’un symbole de l’identité de la ville dans la région. En constante recréation par les nouvelles générations, l’atmosphère de rire collectif et d’humour légèrement subversif qui est caractéristique de ce carnaval séculaire est l’occasion de célébrer l’unité de la ville d’Alost.
Photo DP/Guilhem06/Toulouse7.com : le fameux cassoulet, plat traditionnel de la région toulousaine