Selon le procès-verbal d’audition publié par le journal Nouvel Observateur, Charles Millon, ministre de la Défense de Jacques Chirac de 1995 à 1997, a expliqué au juge d’instruction, Van Ruymbeke que la Direction Général des Services Extérieur – DGSE les services secrets français – avaient été chargés d’une enquête sur les rétro-commissions et rendaient compte directement et oralement à Jacques Chirac et son secrétaire général Dominique de Villepin.
A la question posée : »Les services secrets ont-ils été chargés par le ministère de la Défense de tracer les mouvements de fonds issus des rétrocommissions (…)
Reconnaissant un faisceau d’indices laissant présager une retrocommission occulte Charles Millon a répondu « la DGSE avait recherché s’il y avait des dépôts de sommes qui relevaient de contrats de commissions liés à l’armement et il est apparu qu’il y avait des mouvements dans les pays cités par les auteurs mais jamais la DGSE n’est pas parvenue à avoir une preuve tangible de ces dépôts et mouvements ». L’ancien ministre de la défense fait état « Pour le contrat pakistanais, au vu des rapports des services secrets et des analyses qui ont été effectuées par les services du ministère, on a eu une intime conviction qu’il y avait rétrocommissions ».
Dans ces deux affaires, le candidat à l’élection présidentielle de 1995, Edouard Balladur et son bras droit, un certain Nicolas Sarkozy sont soupçonnés.
Le juge enquête sur les éventuelles relations de cause à effet entre la décision de mettre fin au versement des commissions par Jacques Chirac et l’attentat -suicide de Karachi le 8 mai 2002 dans lequel périrent 15 personnes, dont 11 ingénieurs et techniciens français de la Direction des constructions navales (DCN), travaillant à la construction de sous-marins.
Photo CC/Baptiste Marcel/Toulouse7.com : Cherbourg, stèle à la mémoire des victimes de l’attentat du 8 mai 2002 à Karachi.