Sera t il ou non « pendu à un croc de boucher' » comme l’avait déclaré son ennemi intime, un certain Nicolas Sarkozy ? Aussi complexe que l’affaire Woerth-Bettencourt, le volet politique de l’affaire Clearstream sera rejugé du 2 au 26 mai 2011.
Pour mémoire, un petit groupe de politiciens et d’industriels tenta de manipuler la justice afin d’évincer des concurrents, en voulant faire croire à l’implication de ceux-ci dans le scandale des frégates de Taïwan.
En première instance Dominique de Villepin avait eu des mots très durs contre celui qui fut son ministre de l’intérieur. L’ancien Premier ministre avait dit au premier jour du procès qu’il n’était là que sur « l’acharnement d’un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française », et qu’il en sortirait « libre et blanchi au nom du peuple français ». Les juges décidèrent en effet de le relaxer. Appel fut formé par le représentant du ministère public. Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud avaient été reconnu coupables et lourdement condamnés. Ils seront, eux aussi rejugés.
Politiquement, et en cas de nouvelle relaxe, Dominique de Villepin pourrait profiter de son rôle de « victime du sarkozysme » et surfer sur une forte exposition médiatique un an avant l’élection présidentielle. En cas de condamnation, son sort pourrait être tout autre.
Photo CC Georges Seguin (Okki)/wikimedia/Toulouse7.com : Dominique de Villepin en dédicace au Salon du livre de Paris le 30 mars 2010