Nicolas Sarkozy l’avait annoncé avant l’été : il doterait la France d’un nouveau gouvernement au dernier trimestre de 2010. Chemin faisant, les rumeurs vont bon train et dans une France soulevée par la contestation sociale contre la réforme des retraites, les noms des premiers ministrables circulent. Mais à moins de deux ans de l’élection présidentielle et au plus bas dans les sondages, les marges de manoeuvre de Nicolas Sarkozy sont mince. Et ce d’autant plus que le quinquennat de Sarkozy se caractèrise par une nouveauté politique et constitutionnelle : l’affaiblissement d’un Premier ministre sevré de tout grand pouvoir décisionnaire par l’Elysée. Ceci étant posé, rien n’indique que le remaniement ministériel comprendra un changement de Premier ministre.
Voici quelques combinaisons politique possibles pour un Nicolas Sarkozy particulièrement impopulaire qui se prépare à une séquence internationale majeur à la fois pour son image mais aussi pour la France.
Jean Louis Borloo : il est désormais le favori des médias. Alors que la France proteste contre la politique sociale de l’Elysée, l’ancien avocat de Bernard Tapie déroule son plan de communication. Sans avoir l’air d’y toucher le compagnon de la journaliste Bétrice Schomberg avance ses pions. Il a pour lui de représenter l’aile centriste de l’UMP, président du parti radical valoisien, associé de l’UMP, il est un gage social pour un Nicolas Sarkozy qui a lui préféré séduire un ségment plus extrèmiste de la droite. Borloo n’incarne cependant pas la rupture : il est membre du gouvernement depuis une qausi décennie.
François Fillon : jadis classé « gaulliste social », l’actuel Premier ministre a pour lui la constance et, en apparence, une soumission sans faille au chef de l’Etat et aux membres du cabinet Elyséen. Mieux placé que Sarkozy dans les sondages, Fillon fait cependant de l’ombre à Sarkozy. Fillon est il usé ? Servira t il de pretexte au chef de l’Etat ? Fillon a aujourd’hui pour lui d’avoir largement porté la réforme des retraites devant l’Assemblée, ce qui lui assure une large légitimité auprès des parlementaires UMP. Il est par ailleurs l’auteur du principal texte législatif de l’année actuellement en discussion : la loi de finance pour 2011.
Alliot Marie, Brice Hortefeux, François Baroin ou Christine Lagarde : ils et elles n’apparaissent plus aujourd’hui comme des « premier ministrables ». Brice Hortefeux pretexte « radical » de Sarkozy dispose certes d’un potentiel de séduction auprès d’un électorat Front National, à contrario un tel premier ministre, par ailleurs condamné pour racisme par un tribunal ferait largement fuir un électorat centriste. Christine Lagarde, trop téchnocrate, trop méthode coué ne paraît pas disposer d’une étoffe de locataire de Matignon, tout comme François Baroin, bébé Chirac enrolé par Sarkozy. Reste Michèle Aliot Marie, passée par la plupart des ministères régaliens, la tête d’un parti, elle pourrait faire figure de surprise. Reste à savoir si, au sein de l’UMP, sa nommination serait ou non une bonne nouvelle.
Une surprise : Après l’ouverture et les conversions forcèes de Kouchner, Besson ou Fadéla Amara, un nouveau coup politique de Sarkozy reste possible. Qui plus est à quelques mois d’une élection présidentielle a priori difficile pour le sortant. Des personnalités issues de la société civile mais reconnues comme compétentes pourraient alors bénéficier d’un nomination. Tout comme d’anciens hauts responsables de la droite placés en réserve de la République. Jacques Attali, Alain Minc ou un Philippe Douste Blazy -actuel secrétaire adjoint des Nations Unies- pourrait dès lors créer un effet de nouveauté auprès des opinions publiques. Un jeune ministre ou secrétaire d’Etat pourrait également créer une image dynamique …
Photo CC Benjamin Lemaire – Virtuo Presse/Toulouse7.com : Jean-Louis Borloo le 18 décembre 2007