Le 17 Octobre 2007, le Président Sarkozy s’est engagé à réduire la pauvreté d’un tiers en cinq ans et à publier chaque année un tableau de bord pour rendre des comptes aux Français.
Trois ans après, le gouvernement vient de communiquer sur un seul indicateur, que nous avons toujours contesté, « le taux de pauvreté monétaire ancré dans le temps » (seuil choisi à l’époque : 60% du revenu médian de 2007, soit 880 euros, ajusté par l’inflation) pour annoncer que la pauvreté diminue puisque ce chiffre est passé de 13,2% à 11,6% entre 2006 et 2008.
« Depuis le départ, le gouvernement a choisi un indicateur qui reflète bien mal la réalité » estime l’association ATD quart Monde qui cite aujourd’hui les chiffres publiés par l’INSEE en septembre, +2,2% de personnes sous le seuil de pauvreté, »avec pour référence le seuil de pauvreté officiel et non pas ancré dans le temps comme l’a inventé le gouvernement » précise l’association.
Ces statistiques « montrent également que les plus pauvres parmi eux se sont encore appauvris » explique ATD Quart Monde.
Pis encore souligne l’association organisme consultatif de l’Unesco et de l’Unicef « tous ces chiffres ne disent rien de ce que les gens ont vécu depuis 2008, du fait de la crise. Nous savons qu’elle a fortement augmenté le chômage des jeunes, qu’elle a poussé le gouvernement à contrôler et couper beaucoup plus souvent les allocations qui permettent aux ménages de survivre. Nous savons aussi que les budgets du travail social, du soutien concret
et quotidien aux familles les plus démunies, sont partout en baisse ».
Photo CC א (Aleph)/Wikimedia/Toulouse7.com : Nicolas Sarkozy, Président de la République française. L’image a été prise lors de la remise du Prix international Charlemagne à Aix-la-Chapelle (Allemagne) le 30 avril 2008.