Au lendemain d’une journée historique de mobilisation contre la réforme des retraites, les traditionnelles questions au gouvernement ont enflammé une nouvelle fois l’Assemblée nationale. L’angle d’attaque de la droite : l’arrivée des jeunes lycéens et étudiants dans les cortèges de manifestants.
Premier député à intervenir : Jean François Copé, député maire de Meaux et président du groupe UMP à l’Assemblée nationale. Le rival de Xavier Bertrand a interpellé non le gouvernement mais le président du groupe socialiste Jean Marc Ayrault pour qu’il revienne sur l’appel de Ségolène Royal aux lycéens pour qu’ils descendent manifester pacifiquement. Copé a accusé le PS d’ « instrumentaliser les jeunes avec les risques de dérapage que cela induit ». Pour le leader de l’UMP, il s’agit là « d’un nouveau signal d’irresponsabilité » de la part du PS. Le député termine son intervention en demandant à Jean Marc Ayrault de « désapprouver les propos de Royal ».
La parole étant non à l’opposition mais au gouvernement, le ministre de l’intérieur Brice Hortefeux, récemment condamné pour des propos racistes, prend alors la parole. Rapidement le ministre de Nicolas Sarkozy rappelle que le « droit de manifester doit être respecté ». Mais dans son rôle de ministre de l’intérieur, il met « en garde contre les violences ». « Plusieurs incidents » ont eu lieu mardi souligne le ministre qui précise que plusieurs interpellations ont été réalisées par les forces de l’ordre et « 17 personnes convoquées par la justice ».
Jean Marc Ayrault député maire de Nantes et président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale intervient enfin. Il s’adresse non à Jean François Copé mais directement au Premier ministre. « arrêtez de jouer la provocation » clame d’emblée Aryault qui rappelle que la journée de mardi était un « mouvement massif et pacifique contre la réforme injuste des retraites ». » les jeunes sont venus mais les salariés les plus nombreux » précise alors le député socialiste qui interroge alors directement François Fillon « est il interdit à la jeunesse d’exprimer son angoisse ? »
François Fillon prend alors la parole et en appelle au « sens des responsabilités et au sens du devoir du gouvernement pour financer les retraites ». Interrogé, le Premier ministre « rappelle le droit de manifester » mais accuse le PS d’être « aveugle » et de « nier la nécéssité de la réforme ».
Photo Capture d’écran France 3/ Toulouse7.com Jean François Copé député maire de Meaux, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale interpelle le président du groupe socialiste Jean Marc Ayrault à l’Assemblée nationale le 13 octobre 2010