Comme on pouvait le lire ici et là à la Une de plusieurs quotidiens d’informations ce mardi 12 octobre, la réforme des retraites entame une semaine décisive. Et la France avec.
La mobilisation a été fortement suivie dans toutes les grandes villes de France. Les français disent non à la réforme. Aujourd’hui « la légitimité est dans la rue » comme l’a titré l’Humanité.
Les syndicats peuvent s’estimer heureux. Selon un sondage IFop réalisé pour France-Soir, 53% des français font aujourd’hui confiances aux syndicats. C’est dans cette optique que des records de participation on été atteint aujourd’hui.
A Marseille les syndicats ont comptabilisé 253.000 manifestants contre 24.500 pour la police. En matière de chiffre, les deux entités n’ont pas souvent été sur la même longueur d’ondes.
Malgré quelques approximations dans le nombre de participants, c’est une bonne opération que les syndics réalisent en témoigne les leaders syndicaux. Pour Bernadette Groison secrétaire générale de la FSU cette mobilisation est plus importante que celle du 23 septembre.
des groupes facebook « bloquer mon lycée »
Selon l’Union nationale des lycéens (UNL) 400 lycées étaient bloqués ou mobilisés ce mardi 12 octobre, ce qui pour le ministère de l’intérieur a fortement contribué à grossir les rangs des 500.000 manifestants officiellement enregistrés à la mi- de mardi.
Une mobilisation des jeunes qui s’est aussi faite à l’aide des réseaux sociaux. Des groupes d’évènements dans le genre « bloquer mon lycée » ont vu le jour sur facebook. Le gouvernement contre-attaque et accuse les syndicats et le Ps de manipuler des enfants. Le premier ministre quant à lui, juge irresponsable «tentation de l’extrême gauche et d’une partie du PS» de «mettre des jeunes de 15 ans dans la rue».
Paris comme un symbole.
La Tour Eiffel était fermée ce mardi, et pour cause la grève d’une partie du personnel a annoncé la direction. Les touristes ne profiteront pas en ce jour de la hauteur et de la vue sur Paris. En bloquant la tour les grévistes marquent un coup fort sur l’une des plus importantes images de la France à travers le monde. En bref cette journée est un véritable cauchemar pour le gouvernement. Mais ce dernier tient bon, François Fillon au cours d’une réunion avec les parlementaires UMP a déclaré que le gouvernement était « au bout de ce qui est possible » sur les concessions concernant la réforme. Plus tard il a déclaré à l’Assemblée «Nous sommes décidés à mener cette réforme à son terme» parce qu’elle est «raisonnable, juste et indispensable ». Pour Olivier Besancenot présent dans le cortège parisien, « Le gouvernement a du souci à se faire. Il a crié trop vite que le mouvement s’essoufflait ». Pour le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, au jeu de l’usure c’est finalement le mouvement qui est en train d’user le pouvoir en place.
Il est évident que cet élan national a conforté les syndicats dans leur position. Le pire reste donc à craindre pour le gouvernement. « Et si la grève durait ? » titrait Libération dans sa une. Les salariés des raffineries du groupe Total ont d’ores et déjà voté en majorité pour une reconduction de la grève tout comme la RATP, une marque de solidarité avec le puissant mouvement national qui se construit dans toute la France. Une radicalisation qui inquiète déjà le gouvernement. Les jours à venir seront décisifs.
Photo CC Toulouse7.com A Toulouse le 12 octobre 2010, deux manifestants CGT portent des masques Sarkozy Carla Bruni