Un livre à paraitre le 14 octobre révèle les pratiques pour le moins douteuses de la police aux frontières (PAF) d’Orly.
Dans un entretien accordé à l’AFP, son auteur une ancienne de la PAF dénonce racisme, sexisme, homophobie et course aux chiffres dans un milieu ou règnerait « la loi de l’omerta ». C’est d’ailleurs le titre de cet ouvrage « L’Omerta dans la police ».
Discriminations et injustices.
Aujourd’hui adjointe administrative à la préfecture de Paris, Sihem Souid publie ici un rare réquisitoire dénonçant la discrimination et la loi du silence dans la police. Cette ancienne adjointe de sécurité mesure la gravité de son geste puisqu’elle risque une révocation pour ne pas avoir respecté son devoir de réserve.
Cette française d’origine tunisienne ne pouvait pas cacher plus longtemps les actes illégaux dont elle dit avoir été témoin. Comme le cas de cette femme du Congo Brazzaville, soupçonnée de clandestinité elle sera laissée nue dans une cellule et son mari violenté par les services de police. Pour Sihem Souid pas question de se taire face à tant d’injustice « j’irai jusqu’au bout » a-t-elle lancé. Le langage de la Paf étant devenu « tiens, voila encore un avion de nègres » ou « je vais contrôler les bougnoules » explique l’auteur.
La politique des chiffres en accusation
Ce livre parait dans un contexte bien particulier où le ministère de l’Immigration n’a jamais autant travaillé. Il dénonce de nombreuses expulsions abusives, juste pour les chiffres, les quotas. Voilà de quoi alimenter le débat actuel, entre expulsion des Roms, nouvelles dispositions pour les titres de séjours des étrangers malades, etc.
Du coté de la Police, les syndicats préfèrent rester prudents. L’ancien responsable de la Paf, le commissaire Alain Bianchi désormais à la retraite, est mis en cause dans cet ouvrage mais nie toutes accusations et se réserve le droit de déposer une plainte.
L’éditeur de la policière de 29 ans, a quant à lui prit les dispositions nécessaire pour éviter les fuites. Il craint aussi une saisie par la police. Mais du coté des forces de l’ordre ce n’est pas à l’ordre du jour a annoncé à l’AFP la direction général de la police.
Ce n’est pas la première fois que Sihem Souid s’expose dans le milieu, elle était déjà a la tête d’une fronde judiciaire menée en 2008 avec six de ses collègues pour discriminations. Ils avaient alors déposé une plainte classée sans suite.
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