Le Représentant spécial de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Said Djinnit, doit se rendre jeudi en Guinée afin d’entamer des discussions avec les candidats de l’élections présidentielles et les autorités électorales et de tenter d’apaiser les tensions qui ont provoqué le report du second tour de l’élection présidentielle.
« Je suis inquiet sur la situation », a dit mercredi Said Djinnit au Centre d’actualités de l’ONU. « Nous déplorons cette violence et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assister la Guinée et essayer de désamorcer les tensions », a-t-il ajouté.
Le 27 juin dernier, une vingtaine de candidats se sont affrontés pour cette élection, dans un pays qui a été dominé par des régimes militaires et des coups d’Etat depuis qu’il est devenu indépendant en 1958.
Selon la presse, le président de transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a demandé mercredi soir l’intervention du médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabè Blaise Compaoré, après le report du second tour de la présidentielle.
Le second tour doit opposer l’ex Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui a obtenu 43,69% des suffrages exprimés au premier tour, à l’opposant historique Alpha Condé qui a rassemblé 18,25% des suffrages. Selon la presse, la campagne électorale a été suspendue et les manifestations ont été interdites après des violences entre partisans des deux candidats qui ont fait un mort et 50 blessés durant le week-end.
« Ils ont fait tellement de progrès », a déclaré Said Djinnit. « Ils sont si prêts de la victoire et du succès. Cela serait tellement triste qu’ils les ratent à la dernière minute », a-t-il conclu.
L’an dernier, la répression sanglante de l’armée nationale lors d’une manifestation politique à Conakry, avait provoqué la mort de plus de 150 manifestants non armés. De nombreux viols avaient également été signalés. Un gouvernement d’unité nationale a été instauré en janvier dans le cadre d’une transition vers un le retour de l’ordre constitutionnel.