Empêtré dans les affaires, le président Jacques Chirac avait réussi une intervention d’anthologie ponctuée « d’abracadabantesque » et de « pschhhit ». Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages, impopulaire et miné par les affaires passe un grand oral difficile lundi soir sur le plateau de France Télévision. Avec une alternative : soit le pschhit soit le boum ! Lui qui promettait une « République Irréprochable » lors de la campagne présidentielle doit faire face aux critiques de collusion d’intérêt entre son gouvernement, son parti et les grandes fortunes. D’un côté les grandes opérations de financement politique, de l’autre le bouclier fiscal octroyé aux plus grandes fortunes et souvent, leviers mis à disposition de l’UMP et de Nicolas Sarkozy. Un système fondé sur le soupçon « du don et contre don » vivement critiqué par l’opposition et jugé déplaisant par une large majorité de l’opinion publique composée de citoyens auxquels le gouvernement demande précisément de se serrer la ceinture.
Alors que dans le même temps, une femme comme Liliane Bettancourt, grande fortune, déjà milliardaire, reçoit quelques 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal 2008 ! Et les exemples sont multiples. Voilà le scandale. Voilà le problème. Voilà la « république reprochable ». Voilà pourquoi et malgré les rapports de l’IGF ou les non lieux judiciaires, le « système Sarkozy » entre pouvoir et argent est critiquable.
Un paradoxe peut être plus grave encore que les quelques soubresauts médiatiques de l’affaire Woerth et son mélange des genres entre autorité ministérielle et fraude fiscale.
Eric Woerth qui explique cette semaine dans la newsletter de l’UMP que « son devoir est de tenir ». Quand au Parti socialiste, finalement assez calme sur cette affaire : « Face aux rebondissements qui se multiplient sur l’affaire Woerth-Bettencourt, Martine Aubry et les socialistes demandent des réponses du gouvernement ».