Près de 400.000 personnes ont été déplacés par les violences interethniques qui ont démarré vendredi dernier dans le sud du Kirghizistan, indique ce jeudi le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui cite des sources gouvernementales et non gouvernementales.
affrontements entre Kirghizes et membres de la communauté ouzbèke
Environ 300.000 personnes sont des déplacés à l’intérieur du pays, le reste est constitué de réfugiés ayant quitté le sud du Kirghizistan pour rejoindre l’Ouzbékistan voisin, précise le HCR dans un communiqué.
Selon l’agence onusienne, les autorités kirghizes travaillent à restaurer le calme et l’ordre public. Elles ont aussi fourni un dernier bilan des affrontements entre Kirghizes et membres de la communauté ouzbèke, les plus violents depuis le soulèvement populaire en avril qui a déposé le Président Kurmanbek Bakiev : 180 morts et 1900 blessés.
« La situation à Och et dans les environs est volatile », souligne encore le HCR, ajoutant que des affrontements sporadiques ont été signalés dans et autour de la ville de Jalalabad où la situation reste tendue.
La plupart des déplacés au Kirghizistan ont trouvé refuge dans la capitale Bishkek ou dans d’autres localités, auprès de leurs familles ou d’amis. 40.000 personnes restent toutefois livrées à elles mêmes et ont besoin d’abri en urgence, selon le HCR.
Un pont aérien vers le Kirghizistan doit commencer pendant le week end. Deux avions chargés de 80 tonnes de matériel décolleront de Doubaï, où sont installés des entrepôts de l’ONU, pour apporter de l’aide à quelques 15.000 personnes. Des équipes spécialisées dans les interventions d’urgence sont également en route pour le Kirghizistan.
Un autre pont aérien, mis en place par le HCR à destination de l’Ouzbékistan, a démarré mercredi. De nouveaux vols sont programmés jeudi et vendredi, pour acheminer au total 240 tonnes d’aides et de matériel aux 75.000 personnes réfugiés en Ouzbékistan.
Deux équipes d’intervention d’urgence sont également présentes à Tachkent, la capitale ouzbèke et Andijan, la dernière localité avant la frontière kirghize.
De son côté, le gouvernement ouzbèk offre aussi des abris dans des écoles, des centres sportifs et des entrepôts situés à proximité de la frontière.