Si les sciences sociales des pays occidentaux continuent d’exercer la plus grande influence au niveau mondial, la discipline connaît une rapide expansion en Asie et en Amérique latine, notamment en Chine et au Brésil. En Afrique subsaharienne, les spécialistes sud-africains, nigérians et kenyans produisent 75% des publications académiques. C’est ce qui ressort du Rapport mondial sur les sciences sociales 2010 intitulé « Divisions dans les savoirs » et qui sera présenté le 25 juin, à Paris, au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO)
divisions dans les savoirs
« Les spécialistes en sciences sociales produisent un travail d’une qualité remarquable et d’une valeur pratique considérable, mais comme le montre le rapport, c’est souvent dans les régions du monde qui en ont le plus besoin que les connaissances en sciences sociales sont le moins développées, » déclare la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, dans l’avant-propos du rapport.
« Les efforts consentis dans le domaine des sciences sociales sont également moindres parce qu’ils sont concentrés sur les pays anglophones industrialisés. Ceci limite l’exploration de perspectives et de paradigmes ancrés dans d’autres traditions culturelles et linguistiques », ajoute-t-elle.
Ces « divisions dans les savoirs » constituent le thème principal du rapport mondial sur les sciences sociales 2010, qui étudie la façon dont ces sciences évoluent face à des conditions inégales et des tendances divergentes.
Comme le souligne le rapport, le monde a plus que jamais besoin des sciences sociales pour parvenir à relever les défis majeurs auxquels l’humanité est confrontée, tels que la pauvreté, les épidémies et les changements climatiques.
En raison toutefois des inégalités considérables en matière de capacité de recherche, les sciences sociales ne contribuent pas autant qu’elles le pourraient à cet effort de compréhension.
Les chapitres du rapport couvrent des sujets tels que les sciences sociales et les défis mondiaux; le paysage des sciences sociales dans différentes régions; les capacités de recherche et la fuite des cerveaux; l’internationalisation; la concurrence dans la société du savoir; et la formulation de politiques.
Le dernier chapitre propose des solutions permettant de renforcer les sciences sociales, notamment au moyen de financements supplémentaires, de recherches ciblées, d’une meilleure diffusion et de la promotion du multilinguisme et des approches multidisciplinaires.