Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, est arrivé vendredi à Istanbul, en Turquie où il devait participer ce week-end à une Conférence internationale sur la reconstruction de la Somalie, qui est confrontée à une très grave crise humanitaire.
un Etat opérationnel qui a disparu
La rencontre, organisée sur l’initiative du gouvernement Turc et de l’ONU, a pour objectif d’aider ce pays à se stabiliser, se sécuriser et à reconstruire les bases d’un Etat opérationnel qui a disparu depuis plus de deux décennies.
Le pays est rongé par les affrontements entre les troupes gouvernementales et les groupes armés islamistes qui ont plongé les populations dans l’extrême pauvreté et l’insécurité alimentaire les forçant à fuir les zones de combats. Plus de 1,4 million de Somaliens sont déplacés, environ 575.000 sont réfugiés dans les pays voisins et presque 3 millions de personnes sur les 8 millions de somaliens dépendent de l’aide internationale. Autant de problèmes qui devaient être abordés lors des discussions.
La piraterie devait être également un des enjeux majeurs de la Conférence. Pour l’ONU, il est indispensable de renforcer les capacités d’action des autorités somaliennes. « Sans stabilité à terre, il n’y aura pas de sécurité en mer », a rappelé le Secrétaire général, Ban Ki-moon la semaine dernière. En dépit des efforts déployés par les Nations Unies et la communauté internationale, les actes de piraterie continuent d’augmenter, au point qu’ils pourraient constituer aujourd’hui le crime international le plus fréquemment commis, avait souligné M. Ban.
Les chiffres de l’année 2009 de l’Organisation maritime internationale (OMI) sont sans appel : 406 attaques recensées, 746 membres d’équipages pris en otage, 8 marins tués, 59 autres blessés. En tout, 47 navires commerciaux ou de plaisance ont été détournés et les rançons extorquées aux armateurs ont représentées 60 millions de dollars. Des sommes qui font de la piraterie une activité criminelle juteuse notamment par le paiement de rançons lors de kidnappings des équipages des bateaux attaqués.
Avant de s’envoler pour la Turquie, le Secrétaire général a appelé la communauté internationale a massivement soutenir le Gouvernement fédéral de transition somalien, l’entité la mieux placée pour accélérer et mettre en oeuvre le processus de réconciliation nationale.