Ministre du budget et premier lieutenant d’Edouard Balladur, Nicolas Sarkozy pourrait, selon de nombreuses enquêtes journalistiques, être indirectement visé par cet affaire internationale.
Les faits : le 8 mai 2002 à Karachi au Pakistan un attentat suicide provoque la mort de 14 personnes, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales (DCNS). Le bus militaire qui les transportait a été pulvérisé devant l’hôtel Sheraton de Karachi par un kamikaze au volant d’un faux taxi.
Jusqu’en juin 2009, l’attentat était attribué à Al-Qaida ; depuis, les juges chargés de l’affaire envisagent l’hypothèse de représailles effectuées à l’encontre de la France, en raison de l’interruption du versement de commissions prévues dans un contrat d’armement. Lequel contrat, aurait selon certaines thèses, donné lieu à des retro commissions dont certaines auraient bénéficié à Edouard Balladur alors candidat à l’élection présidentielle de 1995. Auditionné à sa demande apr la commission de défense de l’Assemblée Nationale Edouard Balladur a aujourd’hui nié toute retrocommission en sa faveur. Le dossier a rebondi lors des questions aux gouvernements.
Le député socialiste Bernard Cazeneuve, membre de la commission de défense et de la mission consacrée aux attentats de karachi a accusé le gouvernement de ne pas avoir transmis à cette mission d’enquête, certains documents dont plusieurs couverts par le Secret défense. Des documents que ni juge, ni parlementaires n’ont encore vu a souligné le député.
Le Ministre défense a soutenu en réponse que « les juges saisis disposent ou disposeront de tous les éléments nécessaires à leur enquête » mais qu’en « vertu de la séparation des pouvoirs, il avait été impossible au gouvernement de transmettre les documents demandés« .
Le député UMP Fromion président de la mission d’information consacrée aux attentats de Karachi a ensuite tenu à préciser que « le compte rendu -de la mission d’information- ne répond pas à certaines questions notamment quand aux commanditaires« .
La Garde des sceaux Alliot Marie a répond en disant que « tout sera mis en oeuvre pour que la lumière soit faite ». La ministre de la justice a assuré la représentation nationale « vouloir faciliter le travail des juges d’instruction » qui sur ce dossier, a encore précisé la ministre, « étudient de nombreuses pistes ».
Dans un 3e temps, le député socialiste, Henry Emmanuelli a redemandé transmission des documents déclassifiés.