Le port d’un voile par les femmes est souvent perçu comme « un symbole de soumission des femmes aux hommes » et pourrait être une menace pour la dignité et la liberté des femmes, mais il ne doit pas y avoir d’interdiction générale de porter la burqa et le niqab, a déclaré une commission de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
le droit à la liberté de religion
Dans un projet de résolution adopté lundi lors d’une réunion à Istanbul, la Commission de la culture, de la science et de l’éducation de l’APCE a estimé que des restrictions légales pouvaient être justifiées « pour des raisons de sécurité ou lorsque les fonctions publiques ou professionnelles d’une personne lui imposent de faire preuve de neutralité religieuse, ou de laisser son visage découvert. »
Cependant, une interdiction générale dénierait aux femmes « qui le souhaitent librement » leur droit de se couvrir le visage, ont ajouté les parlementaires, et elle pourrait violer le droit à la liberté de religion consacré par la Convention européenne des droits de l’homme. Les gouvernements européens devraient plutôt chercher à éduquer les femmes musulmanes sur leurs droits, de même que leurs familles et leurs communautés, et à les encourager à participer à la vie publique et professionnelle.
La commission, qui approuvait un rapport sur l’islam, l’islamisme et l’islamophobie en Europe, élaboré par Mogens Jensen (Danemark, SOC), a aussi invité la Suisse à abroger dès que possible son interdiction générale de la construction de minarets.
La position de la commission sera débattue par l’Assemblée – qui regroupe des parlementaires des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe – lors de sa partie de session plénière d’été.