Le châtiment corporel est-il une bonne solution pour se faire obéir de ses enfants ? A cette question, une étude américaine de l’Université du Tulane, publiée dans le journal Pediatrics, répond non, car la fessée serait à l’origine de l’agressivité chez un enfant. En effet, par rapport aux enfants qui ne reçoivent pas de fessée, ceux qui subiraient régulièrement des châtiments montreraient plus de signes agressifs : “preuves d’insolence, cris, méchanceté vis-à-vis des autres…”
Cette étude a été réalisée auprès de 2 500 mères de famille, dont près de la moitié (45,6%) affirmaient ne pas avoir corrigé leur enfant par une fessée au cours du mois précédent la recherche. Environ un tier d’entre elles (27,9%) expliquaient l’avoir fait à raisons d’une ou deux fois, et plus d’un quart (26,5%) plus de deux fois dans le mois.
“L’étude suggère que même des formes mineures de châtiment corporel accroissent les risques d’un comportement agressif de l’enfant”, ajoute l’enquête. “Les parents n’ont pas à avoir recours à la fessée pour obtenir ce qu’ils veulent. S’ils évitent la fessée mais utilisent des moyens non-physiques, leur enfant aura de meilleures chances de bien se comporter plus tard”, précise-t-elle.
Aux Etat-Unis malgré les recommandations de l’Académie américaine de pédiatrie contre les châtiments corporels, la fessée est toujours à la mode et reste le moyen le plus répandu pour imposer de la discipline à un enfant, explique l’étude.
En France, la député UMP et spécialiste de l’enfance, Edwige Antier, avait déposé en 2009 une proposition de loin pour faire interdire la fessée. A 82%, les Français se prononçaient contre une telle loi.
Juliane Damon-Scowcroft