Marc, 42 ans, comparaissait jeudi devant tribunal de Toulouse pour conduite en état d’ivresse et homicide involontaire. Accident de la circulation et mort de son passager. Les faits sont très récents, ils remontent à la nuit du 21 au 22 janvier 2010.
Avenue des Etats Unis quartier des Minimes
Ce jour là, Marc sort d’une garde à vue où il était entendu pour avoir tiré des coups de feu à l’air. Il se dirige dans un café où il va consommer des verres de bières et de whisky de 17h à 20h.
En sortant il rencontre son ami Albert qui lui propose de se rendre à une soirée d’anniversaire. Marc rentre chez lui puis ressort. Il ira à cette fête d’anniversaire où il retrouve Albert et boit encore et encore. A la fin de la soirée il décide de rentrer chez lui avec son ami.
C’est ainsi que Marc prend le volant et Albert prend place à sa droite coté passager. Ils sont sur l’Avenue des Etats-Unis, quand le feu passe au vert, Marc veut faire une manœuvre sur la gauche mais il n’a pas la priorité. Les conséquences sont dramatiques, ils sont percutés par un autre véhicule, celui qui avait la priorité. Albert est grièvement blessé, les deux hommes sont hospitalisés. Albert décèdera quelques heures plus tard.
20 ans d’amitié
Marc quand à lui est retrouvé avec 2,66 grammes d’alcool dans le sang. Il dira lui-même « je n’ai rien vu, j’ai rien compris », il exprimera des regrets et présentera ses excuses à la famille de son ami. Les deux hommes se connaissaient depuis 20 ans, Albert faisait parti de la communauté des gens du voyage. Il accueillait toujours son ami, malgré les différentes condamnations de ce dernier. Marc à 10 condamnations à son actif dont 4 pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique. Il se présente comme un homme en perte de repères, il ne travaille plus depuis douze ans quand il avait reçu une balle à la jambe, il est depuis lors en longue maladie.
Malgré les liens qui les unissaient, les enfants d’Albert se sont constitués partie civile. C’est d’ailleurs sa fille ainée, les yeux larmoyants qui expliquera au juge qu’il ne leur restait que leur père et cette peine est inexprimable. Ils ont réclamé des dommages et intérêt à l’ancien ami de la famille.
3 années de prison fermes
Pour le procureur général il est de plus en plus insupportable de voir des familles de victimes en correctionnel malheureux d’avoir perdu un proche sous l’empire d’un état alcoolique. Maintenant il faudra sanctionner avec dureté. Pour lui Marc ne peux pas bénéficier d’une peine avec sursis et mise à l’épreuve car l’accusé à dilapidé toute ses chances, en témoigne son casier judiciaire et ses 4 condamnations pour conduite en état d’ivresse. Il réclame une annulation du permis de conduire de 10 ans et 3 ans de prison fermes. Une sanction jugée trop sévère par l’avocat de l’accusé, pour lui sont client souffrira à vie d’avoir la mort de son meilleur ami sur la conscience. Les deux hommes habitaient face à face, tout dans sa vie lui rappellera cette accident, il verra toujours les jambes de son amis coincé dans la ferraille. Le destin lui a déjà infligé la plus grande des sanctions. C’est un acte involontaire, son client n’a jamais voulu tuer son ami. Oui son client doit être puni mais une punition qui ne l’éloigne pas de la société pendant 3 ans, une punition qui doit lui permettre de se reconstruire dans la dignité. Le verdict est attendu pour le 8 avril.
Dorothée Ropivia