Le Kosovo est resté largement stable et en paix au cours des derniers mois, même si des tensions et la possibilité d’éruptions de violence subsistent dans le nord du pays, a déclaré vendredi le Représentant spécial du Secrétaire général, Lamberto Zannier, devant le Conseil de sécurité.
les relations entre les communautés serbe et albanaise
« Les trois derniers mois ont été politiquement riches en événements, avec la tenue d’élections municipales par les autorités du Kosovo et le gouvernement de Serbie », a souligné M. Zannier. « Leur déroulement généralement dans le calme a été un signe encourageant ».
Il a indiqué que le nord du Kosovo restait un point chaud, où les relations entre les communautés serbe et albanaise sont tendues notamment en ce qui concerne la distribution de l’;électricité et la reconstruction des maisons. Ainsi, un groupe de Serbes, suspectant des Albanais de construire au-delà de ce qui avait été convenu lors de négociations facilitées par la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), ont lancé des pierres sur les ouvriers d’un chantier et ont mis le feu à un camion, a-t-il expliqué.
Roms, Ashkalis et Egyptiens au Nord de Mitrovica
M. Zannier a également évoqué les efforts pour faire revenir des personnes déplacées et des réfugiés chez eux. Ces retours continuent d’être limités en raison notamment de l’absence de perspectives économiques et de préoccupations concernant la liberté de mouvement.
Il a noté toutefois qu’il y avait eu des progrès concernant la réinstallation dans des logements plus convenables de Roms, d’Ashkalis et d’Egyptiens, qui se trouvaient dans les camps d’Osterode et de Cesmin Lug au nord de Mitrovica.
Le Représentant spécial a par ailleurs indiqué qu’il y avait eu peu de progrès concernant l’instauration de tribunaux multiethniques dans le nord du Kosovo. Il a noté en revanche quelques progrès sur la question du patrimoine.
Dans un rapport publié le 15 janvier, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait qualifié de « décevant » le fait que les autorités serbes et kosovares ne soient toujours pas parvenues à se mettre d’accord sur des questions « d’intérêt commun » telles que la politique régionale ou le patrimoine.
Province serbe à majorité albanaise, le Kosovo a proclamé son indépendance en 2008. Celle-ci avait été reconnue par 64 pays à la fin 2009.