La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, s’est dite sérieusement préoccupée par la sévère condamnation de l’écrivain chinois Liu Xiaobo, estimant qu’il s’agissait d’un sérieux revers pour les droits de la personne en Chine.
Liu Xiaobo, qui est aussi un militant des droits de l’homme de renom, a été condamné vendredi à une peine de 11 ans d’emprisonnement pour « suspicion d’incitation à la subversion du pouvoir d’Etat ».
Pour Mme Pillay, cette sentence « extrêmement dure » constitue une nouvelle et sévère restriction dans le domaine des droits de l’homme en Chine. Elle a estimé que ce jugement constituait la dernière indication en date d’une répression croissante menée contre les militants des droits de l’homme.
un développement très malheureux
« J’ai noté avec beaucoup d’intérêt le rôle grandissant des intellectuels, des avocats et des journalistes dans la vie quotidienne de la Chine ces dernières années », a expliqué Mme Pillay dans un communiqué rendu public vendredi. « Cela reflétait de manière positive les développements rapides que la Chine a traversés pendant la dernière décennie. Des cas tels que celui de Liu Xiaobo risquent de ne pas seulement donner un coup d’arrêt mais de contrarier sérieusement cet élan », a-t-elle ajouté.
Liu Xiaobo a été condamné à la suite de son implication dans la rédaction de la Charte 08, un texte signé par plus de 300 intellectuels chinois et défenseurs des droits de l’homme. Ce manifeste, publié il y a un an, appelle à des réformes politiques et à l’;amélioration de la situation des droits de l’homme en Chine.
Cette année, la Chine a adopté un Plan d’action national des droits de l’homme par lequel l’Etat s’engage à « ouvrir différents canaux » visant à assurer que ses citoyens jouissent « du droit d’être entendus ».
En février dernier, la Chine s’était soumise au mécanisme du Conseil des droits de l’homme de l’ONU appelé « Examen périodique universel » consistant à dresser un bilan national de la situation en matière de droits individuels et collectifs. Lors de cet examen, la Chine s’était engagée à poursuivre ses efforts en faveur de la démocratie, de l’état de droit et des droits de la personne.
« Le verdict d’aujourd’hui constitue un développement très malheureux qui jette une ombre inquiétante sur les engagements récents de la Chine à protéger et à promouvoir les droits de l’homme », a estimé Mme Pillay.