Le président de la république, via une tribune, publiée non dans le Figaro mais dans le journal le Monde, a décidé d’intervenir sur le débat par lui initié sur l’identité nationale. Plusieurs dérapages, notamment d’un maire UMP ou sur le site internet ouvert par le ministère d’Eric Besson chargé d’organiser les débats dans les préfectures ont incité le chef de l’Etat à recadrer le débat.
Une semaine après l’annonce des résultats du referendum suisse sur les minarets, le débat sur l’identité nationale est jugé par l’opposition et une partie des membres de l’UMP comme une tentative électoraliste pour siphonner les voix de l’extrême droite. Voici les principales interventions du chef de l’Etat.
Sur le résultat du referendum suisse « Je suis convaincu que l’on ne peut que susciter des malentendus douloureux, un sentiment d’injustice, blesser les âmes en apportant une réponse aussi tranchée à un problème qui doit pouvoir être résolu au cas par cas dans le respect des convictions et des croyances de chacun. » a noter toutefois que Nicolas Sarkozy, quelques phrases, plus tard, s’en prend à la presse française sur ce sujet et accusée, parfois, de « Réactions excessives, parfois caricaturales, à l’égard du peuple suisse« .
Sur l’identité nationale dans la mondialisation « La mondialisation rend l’identité problématique parce que tout en elle concourt à l’ébranler, et elle en renforce en même temps le besoin parce que plus le monde est ouvert, plus la circulation et le brassage des idées, des hommes, des capitaux, des marchandises sont intenses, et plus on a besoin d’ancrage et de repères, plus on a besoin de sentir que l’on n’est pas seul au monde. Ce besoin d’appartenance, on peut y répondre par la tribu ou par la nation, par le communautarisme ou par la République. » (…) « L’identité nationale c’est l’antidote au tribalisme et au communautarisme. »
Sur le métissage « Mais le métissage ce n’est pas la négation des identités, c’est pour chacun, vis-à-vis de l’autre, la reconnaissance, la compréhension et le respect« .
Sur le rapport entre l’Etat et la religion « Car, une fois encore, la laïcité ce n’est pas le refus de toutes les religions, mais le respect de toutes les croyances. C’est un principe de neutralité, ce n’est pas un principe d’indifférence« .
Parole aux Musulmans de France « Je m’adresse à mes compatriotes musulmans pour leur dire que je ferai tout pour qu’ils se sentent des citoyens comme les autres, jouissant des mêmes droits que tous les autres à vivre leur foi, à pratiquer leur religion avec la même liberté et la même dignité. Je combattrai toute forme de discrimination. (…) Mais je veux leur dire aussi que, dans notre pays, où la civilisation chrétienne a laissé une trace aussi profonde, où les valeurs de la République sont partie intégrante de notre identité nationale, tout ce qui pourrait apparaître comme un défi lancé à cet héritage et à ces valeurs condamnerait à l’échec l’instauration si nécessaire d’un islam de France qui, sans rien renier de ce qui le fonde, aura su trouver en lui-même les voies par lesquelles il s’inclura sans heurt dans notre pacte social et notre pacte civique. »
Sur le culte « Chrétien, juif ou musulman, homme de foi, quelle que soit sa foi, croyant, quelle que soit sa croyance, chacun doit savoir se garder de toute ostentation et de toute provocation et, conscient de la chance qu’il a de vivre sur une terre de liberté, doit pratiquer son culte avec l’humble discrétion qui témoigne non de la tiédeur de ses convictions mais du respect fraternel qu’il éprouve vis-à-vis de celui qui ne pense pas comme lui, avec lequel il veut vivre. »