De passage à Toulouse jeudi, l’ancien premier secrétaire du parti socialiste François Hollande, l’a affirmé devant les étudiants de l’Ecole Supérieure de Commerce : Martin Malvy sera réélu président de la Région Midi Pyrénées.
Fin politicien, à la barre de plusieurs grandes victoires socialistes, François Hollande a t il lancé là une affirmation à valeur de propagande ou le député de Corrèze s’est il référé à des données objectives laissant présager que … ? Dans une période de crise économique grave, difficile pourtant d’évaluer précisément le corps électoral à plusieurs mois de l’échéance. A Toulouse, dans chacune des grandes villes de la région et dans les campagnes des département de Midi Pyrénées la question se pose : comment vont réagir les citoyens de Midi Pyrénées ?
Toulouse7.com, au lendemain de la ratification de la « liste Malvy » par les militants socialistes de la région a souhaité établir un état des lieux et ébaucher plusieurs scénarios qui ne conduisent pas tous à la victoire de Malvy à l’élection.
Plusieurs paramètres sont pris en compte : la dynamique de campagne, le contexte politique, la personnalité des principaux candidats et surtout, la capacité à mobiliser d’une part les troupes et d’autre part l’électorat. Et ce dernier point pose parfois problème à la gauche et notamment au parti socialiste.
la mobilisation de l’électorat de gauche donnée cruciale
Les points faibles : à l’exception du parti radical de gauche et de son levier d’opinion, Martin Malvy n’a pas réussi à unir les forces de gauche dès le premier tour. Front de Gauche, Verts et Extrême Gauche se lanceront seuls à l’élection. Ce qui implique, avant, pendant et après le premier tour, des négociations longues, chronophages et forcément usantes. Et une série d’incertitudes quand au score du premier tour.
Les points forts : le bilan de Malvy, sa notoriété et capacité à « labourer » le territoire tout en connaissant les dossiers. Martin Malvy bénéficie dans cette élection de la prime au sortant. Et ses principaux adversaires, Brigitte Barèges et Gérard Onesta devront quant à eux affiner leurs images respectives. Et réussir à médiatiser leurs programmes.
Scénario 1) réélection. le parti socialiste fait le plein des voix dans les villes et les campagnes. La personnalité de Malvy et l’atmosphère de front contre le gouvernement Sarkozy favorisent le vote utile qui profite à plein aux socialistes, et ce au détriment des Verts ou du Front de Gauche. Avec plus de 30% au premier tour et un réservoir de voies important pour le deuxième tour, Martin Malvy peut imposer sa liste de second tour et remporter le deuxième. Largement.
Scénario 2) Dépassé à Gauche. L’effet Copenhague et la personnalité de Gérard Onesta, longtemps vice président du Parlement européen profitent aux Verts. Le Front de Gauche, et l’extrême gauche, dans une période de crise économique et de chômage de masse, grapillent quelques électeur qui au final pèsent lourd dans la balance. Les écologistes, dans une dynamique favorable, réussissent à réitérer leurs scores des européennes et à passer devant le PS au 1er tour. L’élection de trop pour un Martin Malvy qui n’a plus les coudées franches pour négocier un 2e tour. Avec 20 à 25% le candidat socialiste doit se désister et négocier au mieux une fusion de listes.
Scénario 3) l’alternance. Aidée par un Dominique Baudis appelé à la rescousse, Brigitte Barèges réussit à surmonter son déficit de notoriété. La député maire de Montauban parvient également à mobiliser ses troupes tout en profitant du soutien judicieux de ténors nationaux de l’UMP. Des appels du pieds à son extrême droite lui font siphonner les électeurs traditionnels du Front National qui est anéanti. Avec 30 à 35% dès le 1er tour, restent encore à trouver les réserves nécessaires pour atteindre la barre fatidique des 50%. la candidate UMP peut espérer une faible mobilisation de l’électorat de Gauche, un report approximatif des voies de l’extrême gauche et séduire une frange de l’électorat Modem. Portée par les déclarations de Nicolas Sarkozy venu, à point nommé, la soutenir en meeting à Toulouse, une frange suffisante de l’électorat Vert vote pour la candidate UMP qui l’emporte d’une courte tête sur son rival.