Tour à tour, il escroquait les siens en leur volant leur identité. Laurent, un albigeois de 27 ans ne se sentait pas la force de travailler pour gagner sa vie. Cependant, il rêvait d’un train de vie fastueux et n’acceptait pas les limites. Sa méthode était simple, se faire passer pour quelqu’un qu’il n’était pas, et ouvrir des comptes dans différentes banques.
Escroc et manipulateur
Tout commence en décembre 2004 quand il dérobe la carte d’identité d’un de ses amis. Tout de suite, il ouvre un compte en banque et reçoit chéquier et carte bleue. Il profite de ces nouveaux outils pour acheter pour 3 000€ de marchandise sur internet.
Quelques mois plus tard, en juin 2005, ce sont les papiers d’identité de son propre cousin qu’il dérobe et recommence le même manège. Mais cette fois, l’escroc est plus confiant et ouvre plusieurs comptes à Toulouse et à Biarritz. Et il n’hésite pas à sortir les carnets de chèque plusieurs fois par semaine pour dépenser sans compter.
Mais la police, elle, a compté. 22 000€ c’est la somme totale dépensée par Laurent en frais divers. Et cette somme ne tient pas compte des nombreux petits « services » qu’il a requis auprès de ses proches pendant la même période pour qu’il puisse joindre les deux bouts. En effet l’homme est non seulement escroc, mais il aime aussi manipuler son entourage pour lui soustraire un peu plus d’argent.
Lors du procès, le président du tribunal lui a demandé comment il avait eu l’idée de monter ce système précis pour parvenir à ses fins. Le plus naturellement du monde et avec un brin de fierté dans la voix, Laurent répond : «J’avais dit à tout le monde que j’avais le permis, mais c’était pas vrai. Alors quand j’ai trouvé un portefeuille dans la rue, près de la gare, j’ai gardé le permis. C’était juste pour l’avoir avec moi. » Quand le magistrat lui demande pourquoi il ne se contentait pas de gagner sa vie honnêtement, il admet : « Oui, c’est vrai, je ne travaillais pas, j’avais besoin de plus d’argent pour vivre. » « Pour vivre comme un pacha », précise la président, un peu moqueur.
Le procureur espère lui, voir l’accusé condamné sévèrement : « Nous sommes sur un mode de vie où le prévenu a choisi la facilité. Pendant plusieurs années il a vécu de la fraude ! Ce n’est pas une petite et simple escroquerie. Le tout a été bien ficelé. » C’est la raison pour laquelle il demande 10 mois de prison. Mais Me Jean-Yves Cavaignac, vient en aide à son client : « Comment pouvait-il arrêter ? Personne ne lui dit rien, il mène la belle vie. Difficile de mettre un terme à ce train de vie ! ». Ayant déjà effectué deux mois de détention à titre provisoire, le tribunal à fini par le condamner à 8 mois supplémentaires assortis du sursis, et à rembourser ses victimes.
Walid Hamadi