L’homme de 52 ans rendait régulièrement visite à sa mère malade dans sa maison de retraite. Et à chacune de ses visites, des cris écourtaient les rencontres et les infirmières de l’établissement arrivaient en courant pour mettre fin au conflit.
Jusqu’au jour où, à force de conseils et de soutient de la part de l’encadrement, Claudine se décide à déposer plainte.
« Je la déteste c’est toute ma vie qu’elle a gâchée»
Les premiers temps, le fils indigne recueilli à l’âge de 15 mois par Claudine, venait réclamer un peu d’argent, toutes les deux semaines environ. Mais très vite, les liquidités viennent à manquer pour la vieille dame et elle ne peut plus se permettre de lui venir en aide. C’est alors que les choses ont dégénéré. « Mais je la détestais déjà bien avant, expliquait Thierry à la barre. Ce n’est pas simplement pour une histoire d’argent que je lui en veux. C’est pour toute ma vie, qu’elle a gâchée. » Le bougre n’a en effet pas eu la chance d’être suffisamment soutenu et accompagné dans son parcours jusqu’à la vie active, selon lui.
Il s’est donc permis de venir harceler moralement la pauvre femme jusque sur son lieu de repos. Il brulait les photos de familles et dessins qu’elle conservait en souvenirs, lui volait des bijoux qui avaient plus de valeur sentimentale que commerciale, la menaçait du poing et d’une lame si elle ne lui donnait pas ce qu’elle voulait. Et finalement, il en est venu à dérober la carte bancaire de Claudine pour effectuer le plus de retraits possibles. Et pour ne plus être dérangé par les femmes de garde lors des visites, il avait même détruit la télécommande d’appel d’urgence mise à disposition de la personne âgée.
5 ans d’interdiction d’entrée en Haute-Garonne
« Mais je n’ai jamais été violent physiquement avec elle », se défend-t-il. « Il s se détestent l’un l’autre, mais ils s’aiment aussi par intervalles » assure l’avocat de la défense, Me Etelin. Mais peine perdue, le manque de remords et le colère qui règne encore dans les yeux et la voix grave de cet individu ne fait que le rendre encore plus antipathique aux yeux des magistrats. Et ceux-ci vont écouter les conseils du procureur : « Il faut éloigner cet homme de sa pauvre mère sans défenses et qui vit dans la terreur !». Il proposera une peine de prison d’un an et d’une interdiction de pénétrer dans le département de résidence de sa mère. Les délibérations auront été courtes, et le président annonce fermement à l’accusé qu’il a suivi à la lettre les réquisitions du parquet.
Walid Hamadi