L’Opération Union africaine-ONU au Darfour (MINUAD) est toujours confrontée à d’énormes difficultés, en particulier les menaces croissances dont fait l’objet le personnel international dans cette région de l’ouest du Soudan, estime le Secrétaire général de l’ONU dans un rapport publié lundi.
« Les quatre cas d’enlèvement de membres du personnel des organisations non gouvernementales internationales qui ont eu lieu depuis mars 2009 et le récent enlèvement de deux agents de la MINUAD à Zalingei le 29 août 2009 constituent une évolution particulièrement alarmante pour le personnel international travaillant au Darfour. Le personnel de la MINUAD continue d’être la cible d’actes criminels et de banditisme, dont des actes de harcèlement et des attaques violentes », écrit M. Ban dans ce rapport remis au Conseil de sécurité.
la frontière entre le Tchad et le Soudan
Il se dit également préoccupé par les informations faisant état de la poursuite des combats entre le gouvernement soudanais et les groupes rebelles au Darfour et dénonce les entraves à la liberté de mouvement et d’accès du personnel de la MINUAD et du personnel humanitaire. « Les nombreux incidents au cours desquels des agents du gouvernement ont empêché des patrouilles de la MINUAD de passer constituent une violation directe de l’Accord sur le statut des forces conclu avec le gouvernement soudanais et un grave obstacle à la capacité de la Mission de s’acquitter de son mandat », estime-t-il.
Le Secrétaire général exhorte le gouvernement à redoubler d’efforts pour faire en sorte que le personnel de la MINUAD et le personnel humanitaire puissent avoir un accès sans entrave aux zones touchées. Il estime que la lettre datée du 11 octobre, dans laquelle un représentant du gouvernement informait la MINUAD qu’aucune entrave ne sera désormais mise aux patrouilles dans le Darfour-Nord, est un fait positif.
Le rapport note par ailleurs qu’au cours des derniers mois, de graves incidents en matière de sécurité ont eu lieu le long de la frontière entre le Tchad et le Soudan. M. Ban demande encore une fois à toutes les parties de faire preuve de retenue, de cesser de soutenir les groupes rebelles au Tchad et au Soudan.
Dans le même temps, le processus politique au Darfour a atteint un point critique, selon M. Ban. Malgré les efforts extraordinaires déployés par les principaux États et le Médiateur en chef conjoint, les mouvements ne se sont pas montrés disposés à s’unir et à engager des discussions de fond à Doha. Quant au gouvernement soudanais, il s’est déclaré prêt à entamer un processus politique, bien que ses activités militaires au Darfour se poursuivent, relève-t-il.