En mars 2005, un jeune toulousain dénonçait son agresseur à la police. Depuis plusieurs semaines, il chattait avec lui sur internet.
l’ambiance plus légère lui plait
Depuis octobre 2004, Nicolas, 24 ans à l’époque, se rendait dans des chat room exclusivement destinées aux jeunes de 12 à 16 ans. Là bas, il a fait la connaissance d’Andy qui avait alors 14 ans. Au fur et à mesure, le jeune homme devient confiant en son interlocuteur, qui lui dit avoir 16 ans. Jusqu’au jour où l’imposteur se propose de venir le chercher après les cours, devant son collège. Andy accepte et le jour convenu, il monte dans le camping car de Nicolas, qui « avoue » alors qu’il a 19 ans. Sur la route, la discussion tourne rapidement autour d’un sujet précis « J’ai vite remarqué qu’il était très branché sexe » a déclaré Andy plus tard à la police.
Puis Nicolas décide d’arrêter le véhicule sur le bord d’une route de campagne. Il emmène le collégien à l’arrière et commence à le déshabiller. L’enfant ne se débat pas parce qu’il a avoué lui-même avoir déjà connu une ou deux autres relations homosexuelles auparavant. Nicolas quant à lui explique au tribunal qu’Andy « faisait plus que son âge, on dirait un garçon de 17 ans au moins ». Il reconnait les faits mais sa ligne défense se tient au « consentement » de la victime.
Un accusé jugé immature
De son coté l’avocate de la partie civile fulmine : «Monsieur, comment pouvez-vous déclarer un mineur qui est encore au collège comme consentant ? Vous avez sciemment endormi sa méfiance pendant plusieurs semaines sur un chat room qui était destiné uniquement à des enfants, vous avez prévu ce petit voyage en camping car, que vous avez exceptionnellement emprunté à votre père de son propre aveu, et vous avez ensuite abusé d’une personne qui était en pleine construction de son identité sexuelle et donc en plein doute ». L’accusé se confond alors en excuses à la famille mais ne trouve aucune explication à donner à son comportement si ce n’est qu’il se sentait dépassé par ses propres gestes.
Le procureur ne s’éloignera pas beaucoup du discours de la partie civile mais, comme le président du tribunal, il décèle une certaine immaturité dans le comportement de Nicolas. A aujourd’hui 28 ans, il explique encore que s’il va dans des lieux réservés aux jeunes sur internet c’est parce que l’ambiance plus légère lui plait. Il ne se sent pas à l’aise dans un monde d’adultes. La peine répond donc à la réquisition, soient 18 mois de prison avec sursis et une obligation de soin, ainsi qu’une somme de 3500€ à verser à la victime.
Walid Hamadi