La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a dénoncé vendredi à l’issue d’un séjour au Brésil les discriminations dont sont victimes les populations amérindiennes et afro-brésilienne dans ce pays en dépit d’un arsenal juridique « impressionnant » pour la protection des droits de l’homme.
« invisibles » dans la vie politique du pays
Pour Mme Pillay, cet arsenal juridique s’illustre par l’existence de secrétariats d’Etat spéciaux pour les droits de l’homme, la condition féminine, l’égalité raciale qui s’accompagne de projets gouvernementaux ambitieux en matière de réduction de la pauvreté, de facilitation de l’accès à l’école, d’élimination de la discrimination et de lutte contre la faim.
Elle a aussi félicité le Parlement brésilien pour l’amendement à la Constitution brésilienne voté la semaine passée instaurant le droit à l’éducation gratuite pour les enfants âgés de 4 à 17 ans.
Par contre, elle a constaté que les Amérindiens sont de manière surprenante « invisibles » dans la vie politique du pays. Victimes de l’indifférence et de la discrimination, ils ne profitent pas de la forte croissance économique brésilienne et subissent des expropriations et des travaux forcés.
violence et discriminations
Le constat de discrimination pour la population afro-brésilienne est le même mais pour des raisons un peu différentes et multiples, selon la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
La communauté afro-brésilienne est elle aussi sans réelle représentation politique, a-t-elle noté. Elle a observé que dans l’Etat de Bahia les deux tiers de la population sont afro-brésiliens et pourtant pratiquement aucun dirigeant n’est de souche afro-brésilienne. Mme Pillay a observé que l’écrasante majorité de la population carcérale est afro-brésilienne et elle y subit torture et violence.
Elle a rencontré le Président Luiz Inacio Lula da Silva au moment même où le Brésil investit massivement dans des infrastructures dans la perspective de la Coupe du monde de football et des Jeux olympiques.
Mme Pillay a souhaité que cette opportunité permette au Brésil d’enrayer le cercle vicieux de la violence et de la discrimination à l’égard de ces populations amérindiennes et afro-brésilienne.