A 29 ans, il a déjà connu 4 mois de prison à la suite de 15 condamnations dans différents tribunaux correctionnels du sud de la France. Jeudi, il comparaissait à nouveau à Toulouse pour pas moins de 29 chefs d’accusation.
L’audience aura duré plus d’une heure et demie car le dossier est impressionnant. En 2006, Laurent a commis 29 vols ou tentatives de vols avec effraction toujours suivis de recel, et ce, alors qu’il était en état de récidive. Son butin ? Des ordinateurs, des véhicules, des bijoux, des consoles de jeux vidéo, des lecteurs DVD, des écrans plats, des chéquiers et papiers d’identité, des caméscopes et même des tableaux d’une valeur de plus de 2500€ ! Tous ces vols ont été commis dans Toulouse et ses alentours (Castanet, Fonsorbes, Mondonville, Montrabé…) et ce, dans une période de 6 mois seulement.
Si les enquêteurs ont pu relier Laurent à tous ces délits, c’est parce qu’il a avoué de lui-même avec précision tous ces faits, lors de son interpellation le 29 septembre 2006. Mais c’est d’abord sa compagne qui est retrouvée au volant d’une BMW volée qui va conduire la police à l’auteur des cambriolages. Il sera retrouvé quelques jours plus tard, conduisant sa dernière « trouvaille », une super 5. Dès sa mise en garde à vue, il avouera plus d’une vingtaine d’autres vols et expliquera qu’il avait besoin d’argent pour subvenir aux besoins de sa femme qui était enceinte à l’époque.
« Une carrière qu’Arsène Lupin envierait »
Quand le juge rapportera ces paroles au tribunal, il ne peut que déclarer un peu abasourdi : « On entend souvent ici, monsieur, mais quand on regarde votre casier déjà impressionnant pour quelqu’un de votre âge, on ne peut qu’en déduire que vous ressentez un certain plaisir dans vos actes. Que vous aimez sentir monter l’adrénaline » Et n’étant pas crédule, il demandera : « Vous êtes sûrs que vous avez commis tous ces méfaits seul ? Sans dénoncer, vous pouvez au moins avouer que vous avez été aidé ! » Mais l’accusé, dans son box, restera sur ses bases de toujours, n’admettant pas d’éventuel complice.
La parole est ensuite donnée au procureur de la république qui clamera au et fort ce que le président du tribunal n’avait que sous entendu jusque-là : « Monsieur est un passionné des tribunaux correctionnels, et aujourd’hui, après 15 condamnations déjà, il nous revient avec une série impressionnant de cambriolages. Nous n’avons pas à faire à un voleur occasionnel ici, mais à un professionnel. Le vol c’est son métier ! Et je dirais même que c’est une carrière qu’Arsène Lupin, lui-même envierait ! » Après 40 minutes d’un monologue passionné, le juge demandera poliment au ministère public d’en venir au but, et celui-ci requerra alors 3 ans de prison ferme assorti du mandat de dépôt pour celui « qui se moque des condamnations avec sursis ».
Un verdict mouvementé
L’avocat de la défense quant à lui n’a pas eu beaucoup de marge de manœuvre. Le client de Me Fabri n’avait en effet montré aucune volonté de rentrer dans le rang lors de ses précédentes auditions. Il avait même avoué à l’expert psychiatre qu’il ne se voyait pas arrêter sa « carrière » quand il gagnait 4 fois plus d’argent par mois qu’avec un salaire honnêtement gagné. Le verdict tombe ensuite : 2 ans fermes assorti du mandat de dépôt. Le juge expliquera cette peine par la non volonté flagrante de réinsertion du prévenu.
Quand les policiers viennent le menotté, Laurent criera au juge : « Vous connaissez la prison ? Je n’ai rien pour me réinsérer ! Vous ne me donnez aucun avenir ! » Puis il lancera à sa femme, présente dans le prétoire « 2 ans ! Ils sont fous ! Jamais je ne les ferai ! Je sortirai avant tu vas voir ! », avant d’être reconduit de force en détention.
Walid Hamadi