La Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a lancé mardi un appel au gouvernement congolais à mettre fin à l’impunité pour toutes les violences sexuelles liées au conflit comme à celles de droit commun, lors d’un entretien avec la radio de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC), Radio Okapi.
« Il faut commencer en s’assurant que l’armée en République démocratique du Congo (RDC) ne commet pas de violences sexuelles ou contre les femmes et qu’il n’y ait d’impunité pour aucun des auteurs », a déclaré la Secrétaire d’Etat américaine.
« Mais la violence sexuelle est un problème dans tout le pays […] et il faut des lois plus fermes contre les violences domestiques, contre les viols commis par des criminels dans les rues de Kinshasa ou d’une autre ville », a-t-elle souligné. « Il faut des poursuites plus vigoureuses de la part des forces de l’ordre et de la justice ».
« Le gouvernement congolais, bien sûr, sort de nombreuses années de guerre ce qui est très déstabilisant pour la société puisque souvent les droits de l’homme sont considérés comme un luxe en temps de guerre, mais il n’y a plus d’excuses et il faut attendre davantage du gouvernement, des Etats-Unis, d’autres pays ainsi que des Nations Unies », a-t-elle insisté.
La Secrétaire d’Etat a expliqué que les Etats-Unis travaillaient avec les Nations Unies en leur qualité de principal contributeur à la MONUC, avec le gouvernement du président Kabila et avec l’armée pour former et inculquer le respect des droits fondamentaux et des droits des femmes, outre les services de santé apportés aux femmes victimes.
Interrogée sur la contribution de la Chine au développement du pays notamment en termes de construction de routes et d’hôpitaux, Hillary Clinton a souligné qu’il s’agissait d’une oeuvre importante mais que la bonne gouvernance l’était tout autant, avec la défense des droits fondamentaux, une justice indépendante, une presse libre et des institutions démocratiques solides, un marché libre et la lutte contre la corruption.
La Secrétaire d’Etat américaine a dit que lors de sa rencontre avec le président Kabila, mercredi, elle transmettrait un message du président Obama qui souhaite « ouvrir un nouveau chapitre entre le peuple congolais et le peuple américain ».
« Je suis ici pour explorer les moyens de travailler ensemble, mais nous pensons aussi qu’il faut mettre fin à l’impunité, à la corruption et qu’il faut plus de transparence et de responsabilité.
Les ressources naturelles minérales et autres du pays doivent servir le peuple congolais et non pas un groupe très restreint comme par le passé, ni les pays ou les entreprises étrangères qui exploitent les richesses et se retirent sans investir en proportion dans le pays », a affirmé Mme Clinton.