Mardi dernier, Maxime, 15 ans, sortait du lycée Fermat quand il a été abordé par un sans abri qui lui réclamait de l’argent. Le jeune homme refusait pour aller rejoindre ses amis au skate-park non loin de là. Sur le coup, l’homme n’insistait pas.
Choc Psychologique
Tout aurait pu s’arrêter là sauf que plus tard, un autre sans domicile fixe s’approcha de Maxime et le menaça du poing, arborant une chevalière, faisant comprendre qu’il ne frapperait pas à mains nues. Un des amis du garçon tenta de s’interposer mais fût victime de ce bijou monté sur le poing du démuni. Sonnés et apeurés, les enfants furent forcés d’avancer sous la menace d’un couteau, ont-ils déclaré à la police.
Pendant une dizaine de minutes ils ont avancé en tremblant jusqu’à une boulangerie où Maxime fut chargé de réclamer 10€ à la vendeuse. Ce maigre butin était destiné à être partagé entre les deux hommes, amis et complices des faits.
Lors de leurs procès, aucun d’eux n’a reconnu les faits, clamant que les adolescents les avaient en fait payés pour « les protéger de jeunes maghrébins ». Il est vrai que la carrure imposante des deux inculpés a de quoi effrayer les enfants, mais les victimes ici sont bien Maxime et son ami, qui n’étaient pas à l’audience à cause du « choc psychologique enduré » selon leur avocat. Et cela, le Procureur l’a bien compris, en demandant des peines de 4 ans de prison ferme pour les deux hommes. L’avocat des parties civiles quant à lui demandait 2000€ de dommages pour chacun de ses clients.
Deux hommes peu défendables
De telles sanctions ont été demandées car les sans abris n’en sont pas à leurs premières frasques. Le premier homme sort en effet déjà de prison après 4 ans derrière les barreaux, et son ami à la chevalière a été condamné à 6 reprises pour des faits de violences. D’autres de leurs amis étaient venu les soutenir, mais il n’ont fait que perturber les débats et ont été priés de quitter l’enceinte du tribunal.
Les avocats de la défense ont donc eu du mal à trouver une marge de manœuvre entre tous ses faits et ont concédé bien des choses. Les casiers judiciaires naturellement, l’allure, la tenue et l’attitude de leurs clients dans le box des accusés : « Je le reconnais, ces deux personnages agacent » a ouvert l’un deux. Ainsi apprend-t-on qu’ils viennent de la DDASS, qu’ils ont quitté l’école dès leurs 16 ans, et surtout qu’ils n’ont jamais connu autre chose que la rue et la prison. « Regardez mon client, quel âge lui donnez-vous ? questionna l’avocat du premier individu, 40 ans ? Et bien il en a 27 ! Il est usé par la vie et la prison déjà. Ne l’affaiblissez pas encore plus ! » L’avocat de l’homme à la chevalière a lui insisté sur le fait qu’il ne fallait pas confondre le commanditaire et l’exécuteur des faits. « Pour 10€ seulement ! On ne peut condamner lourdement celui-qui n’a fait qu’assister son ami ! Pas pour 10€ ! », assenait-il.
Au final le sans abri de 27 ans a été condamné à 4 ans de prison ferme et à verser 2000€ de dommages, son ami à la bague écope lui de 4 ans d’incarcération dont 1 an avec sursis, lui aussi devant payer 2000€ à ses victimes.