L’affaire Molex de Villemur sur Tarn vient de prendre une tournure judiciaire. L’entreprise américaine sous traitante de la filière automobile qui souhaite, malgré un exercice bénéficiaire, délocaliser son site haut garonnais en Europe affirme avoir été assignée en référé par le Conseil général de Haute Garonne et son président Pierre Izard.
Dans un communiqué de presse, Molex a tenu à préciser que la société était « Confrontée à des difficultés économiques accrues » et précisé qu’elle avait agi « Conformément aux dispositions légales » en engageant une phase d’information et de consultation de son comité d’entreprise ».
Dans ce contexte, la direction de la SARL dit « regrette l’assignation en référé dont elle fait l’objet de la part de la commune et du conseil général ».
» Nous comprenons l’émotion qu’a pu susciter notre projet auprès de nos salariés, mais également de l’ensemble de la population de Villemur-sur-Tarn. Nous sommes néanmoins surpris par ce procès, Molex Automotive SARL ayant toujours fait preuve du plus grand respect des procédures légales », déclare William Brosnan, gérant de la SARL qui a également tenu à réaffirmer sa volonté « de maintenir un dialogue ouvert et constructif » avec les partenaires sociaux et les autorités, « afin de limiter autant que possible les conséquences sociales de ce projet pour nos salariés et pour la région ».
Alors que l’entreprise a réalisé des bénéfices ce sont 300 emplois qui seraient ainsi menacés à Villemur sur Tarn au nord de Toulouse.
Il est à noter que les représentants syndicaux de Molex avaient été reçus jeudi au Conseil régional par le président Martin Malvy.
Ce dernier a réaffirmé lors de cette rencontre « son soutien aux salariés ».
Il leur a fait part de sa rencontre, la veille, avec Luc CHatel, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Economie.
« Le secrétaire d’Etat nous a tenu des propos peu encourageants quant à l’avenir de Molex. Sa fermeture lui semble inéluctable. Nous lui avons demandé d’user de tout son poids pour convaincre la direction et ainsi éviter cette fermeture. Le site de Villemur-sur-Tarn est l’un des derniers spécialisés dans la connectique en France. Il est à ce titre stratégique pour l’ensemble de la filière automobile régionale et nationale. Sa fermeture est un non sens car l’entreprise n’est, en outre, pas déficitaire « , a notamment déclaré Martin Malvy.