Redécoupage des régions : L’entêtement du Gouvernement et de sa majorité à l’Assemblée Nationale. par Gustave ALIROL Secrétaire fédéral du Partit Occitan
Président de Régions et Peuples Solidaires
A la réouverture des débats sur la future organisation régionale, l’Assemblée Nationale vient à nouveau de se ranger au point de vue du Gouvernement en revenant à une carte à 13 régions (12 plus la Corse) : nombre magique, certes, qui n’éclaire guère cependant sur les motivations profondes du projet gouvernemental.
Les arguments avancés en faveur de cette réforme sont en effet loin d’être convaincants : ni la prétendue taille « européenne » des grandes régions qui d’ailleurs ne s’applique pas à toutes, ni leur nécessaire poids économique qui vise en réalité à doter d’un arrière–pays les métropoles déjà décidées, ni surtout les économies budgétaires qui ne pourraient intervenir à terme que par des mesures drastiques sur le dos des territoires, ni encore l’appel fréquent aux principes d’unité et d’indivisibilité de la République, mis en avant pour refuser des régions en phase avec le sentiment des populations et qui en dit long sur la prétendue modernité du projet…
Au mieux, on observera un écrêtement statistique des différences de potentiel économique entre les territoires, qui se soldera, après 2020, par la perte d’une partie des fonds européens dans les territoires défavorisés. Ce n’est certes pas l’union Européenne qui trouvera à y redire et c’est d’ailleurs pourquoi la réforme en cours a été vendue à « Bruxelles » comme une réforme structurelle répondant à ce qui était demandé. Mais en réalité c’est bien, la métropolisation aidant, une réforme contre les territoires.
L’entêtement du Gouvernement participe aussi largement d’une volonté de réformer pour réformer, tant il a besoin de cette réforme pour montrer qu’il agit. Pourquoi les Régions en feraient-elles les frais ?
Le Partit Occitan appelle de ses vœux une réforme territoriale sérieuse qui réponde aux besoins et de la démocratie de proximité et du développement économique et humain de tous les territoires. Ceci suppose a minima, au delà de l’octroi aux Régions des compétences et des ressources, que soient prises en compte les réalités humaines, culturelles et socio-économiques sans quoi il ne saurait y avoir l’assentiment des populations et donc la volonté de vivre ensemble nécessaires à toute dynamique territoriale.
Gustave ALIROL
Secrétaire fédéral du Partit Occitan
Président de Régions et Peuples Solidaires